Après plusieurs heures de négociations laborieuses à Alger, les membres de l'Opep sont parvenus mercredi soir à s'accorder sur une réduction de leur production de brut, une décision historique depuis sa réunion extraordinaire de 2008 abritée également par l'Algérie. Prenant à contre-pied les pronostics hâtifs d'experts et de médias internationaux sur un échec de la réunion, l'Opep, à travers sa décision de réduire sa production à un niveau oscillant entre 32,5 mbj et 33 mbj, reprend les rênes pour continuer à défendre les intérêts de ses membres à travers un prix de brut rentable et raisonnable. Patiemment et habilement orchestrés avant et durant cette réunion, les efforts de l'Algérie pour aplanir les divergences au sein de l'Opep ont été unanimement salués par les pays membres. "Je tiens à remercier le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui nous a accordé cette opportunité (...) pour parvenir à ces résultats historiques", a soutenu le président de cette organisation pétrolière, Mohamed Bin Saleh al-Sadda (Qatar) lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et le secrétaire général de l'Opep, Mohamed Sanusi Barkindo, à l'issue d'une réunion qui a duré plus de six (6) heures. "Grâce à une excellente concertation et compréhension entre les membres de l'Opep, nous sommes parvenus (...) à cibler une réduction à un niveau allant entre 32,5 millions de barils par jour (mbj) et 33 mbj et nous nous sommes mis d'accord de mettre en place un comité technique pour étudier les mécanismes de partage des quotas" entre les membres de l'Organisation, a précisé le ministre qatari du Pétrole. La date de mise en œuvre de cet accord sera fixée lors de la prochaine réunion ordinaire de l'Opep prévue le 30 novembre à Vienne. Les pays membres de l'Opep ont aussi accepté que les cas de l'Iran, du Nigeria et de la Libye soient traités "de façon spéciale", a-t-il ajouté. "Nous avons également demandé aux principaux pays de l'Opep de coordonner leurs efforts afin d'accélérer ce processus d'équilibrage (du marché) avec la participation d'autres pays producteurs en dehors de l'Organisation et qui ont montré leur volonté de coopérer pour stabiliser le marché", a encore expliqué M. al-Sadda. Concernant la date d'entrée en vigueur de cet accord, une flexibilité a été accordée au comité technique.