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Le Forum des chefs d'entreprise FCE, a-t-il permis de dynamiser l'emprunt obligataire ?
Publié dans Réflexion le 19 - 10 - 2016

Comme conséquence de la chute du cours du pétrole et les perspectives d'un important déficit budgétaire entre 2016/2017, la Coface, agence française spécialisée dans l'assurance-crédit, vient d'attribuer le 28 juin 2016 une note pour l'Algérie correspond à un « risque élevé », étant entendu que ce surcout d'assurance sera supporté par l'Algérie. Et ce après les rapports du FMI, de la Banque mondiale sur la détérioration du climat des affaires, et ce contrairement aux discours déconnectés des réalités de certains responsables qui pensent que des lois d'investissement ou d'organisation sont la solution aux problèmes.
Pourtant l'Algérie a toutes les potentialités, sous réserve d'une vision stratégique et d'un sursaut national, mobilisant toutes les algériennes et les algériens afin d'éviter l'expérience vénézuélienne. C'est dans ce contexte difficile sur le plan financier que le Forum des chefs d'entreprise FCE se lance dans une campagne de mobilisation pour l'emprunt obligataire, action qu'il s‘agit d'analyser avec objectivité, loin de toute démagogie. L'objet de cette contribution et qui est une extension d'une interview que j'ai donnée en novembre 2012 à l'hebdomadaire international français « le Point » (Paris France), où je dressais une typologie du secteur privé algérien
1.- Le bilan à juin 2016 donne un montant de près de 251 milliards de dinars, au cours actuel 2,10 milliards de dollars son lancement selon l'APS , la quasi-majorité de ces souscriptions ayant été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de 1%, alors que le déficit de la balance de paiement y compris les services, sera supérieur à 30 milliards de dollars fin 2016 au cours du pétrole actuel , cours le 28/06/2016 étant à 49,04 dollars le Brent(1) Cet emprunt a été en grande partie alimenté par les institutions de l'Etat dont le capital argent était déjà dans la sphère réelle. Après avoir été marginalisé pour des raisons idéologiques, l'auteur ayant été associé à certaines prises de décision pour sa dynamisation mais il faut le reconnaître avec des résultats mitigés du fait de rapports de forces politiques défavorables aux réformes, (le Pr Abderrahmane Mebtoul a dirigé le premier dossier sur le secteur privé pour le comité central du parti du FLN en 1980, a été président du conseil national des privatisations de 1996/1999). Espérons que l'action des organisations patronales actuelles sera plus productive et ce pour les intérêts supérieurs du pays, ce qui ne saurait signifier la fin du secteur d 'Etat qui recèle des managers brillants.
2..-L'emprunt obligataire lancé par l'Etat algérien en avril 2016, a fixé un taux d'intérêt variable de 5 à 5,75%%. Aucune somme limite n'est fixée pour cet emprunt obligataire étatique, le gouvernement espérant drainer une fraction du capital argent de la sphère informelle. J'avais rappelé dans maintes contributions mai/juin 2016) afin que l'emprunt obligataire puisse avoir un succès, qu'il y a lieu d'avoir un changement culturel de certains responsables : l'illusion monétaire et l'illusion de l'ère mécanique des années 1970, devant prendre en compte les nouvelles mutations mondiales à l'approche de la quatrième révolution industrielle. Premièrement, le taux d'intérêt doit être supérieur au taux d'inflation. Sinon, les ménages se réfugieront dans l'achat de devises fortes, de l'or ou de l'immobilier afin de préserver le pouvoir d'achat de leur épargne. Deuxièmement, il y a lieu d'éviter le dérapage accéléré du dinar qui a indirectement un impact à la fois sur les coûts de production des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% et sur le pouvoir d'achat des ménages dont les besoins dépendent à 70% de l'extérieur, un dinar dévalué de 30% du fait des taxes fiscales arrivant aux consommateurs avec une augmentation de plus de 50%. Troisièmement, de véritables réformes micro-économiques et institutionnelles où l'on doit éviter toute illusion monétaire. Dans une économie productive, toute dévaluation du dinar aurait dû entraîner une dynamisation des exportations hors hydrocarbures et l'Algérie est toujours mono-exportatrice à 97% d'hydrocarbures avec les dérivés montrant que le blocage est d'ordre systémique. Or, jamais, le dinar algérien officiel n'a connu un tel dérapage étant coté 5 dinars un dollar en 1970, 45 dinars un dollar selon les accords avec le FMI en1974 et le 28 juin 2016 à 122,59 dinars un euro et à 110,75 dinars un dollar, expliquant également le cours croissant au niveau du marché parallèle et comblant artificiellement le déficit budgétaire par l'accroissement de la fiscalité hydrocarbures (‘en dollars ) et la fiscalité ordinaire ( importations de biens euros) en majorité en euros . Par ailleurs bon nombre d'entreprises et ménages à excédents financiers au sein de la sphère réelle, qui déposaient leur argent dans les banques pour un intérêt de 2/3% vont retirer cette épargne pour les placer à un intérêt variant entre 5 et 5,75%. Le risque est l'assèchement des liquidités et le recours à la banque d'Algérie pour avoir des liquidités accroissant la masse monétaire en circulation, pouvant avoir à terme, en cas de non accroissement de la production et de la productivité proportionnelle à un processus inflationniste. Cet emprunt étant canalisé par le trésor public, n'a t-il pas pour but essentiel de combler le déficit budgétaire afin d‘éviter que le fonds de régulation des recettes soit de zéro courant 2017. Pour plus de transparence, j'avais préconisé au gouvernement la création d'un fonds d‘investissement où serait canalisé cet emprunt pour plus de transparence.
3.- Aussi face à cette initiative du FCE, le secteur privé algérien pourra t-il contribuer à l'emprunt obligataire, secteur qui a été marginalisé longtemps pour des raisons idéologiques selon le fameux slogan secteur privé facteur complémentaire du secteur d'Etat. Ce qui le freine, c'est l'environnement et la sphère informelle dominante en Algérie. Le milieu des affaires est peu propice aux initiatives créatrices de valeur ajouté à l'instar de la politique salariale qui favorise des emplois rentes au lieu du savoir et du travail. La raison essentielle sont les contraintes d'environnement : bureaucratie pour plus de 50%, un système financier administré, (plus de 85% des crédits octroyés sont le fait de banques publiques), un système socio-éducatif inadapté et enfin l'épineux problème du foncier. Les données de l'Office national des statistiques montre que 83% de la superficie économique est constituée de petits commerce/services (ONS) que le tissu économique national est fortement dominé par les personnes physiques à 95% alors que les personnes morales (entreprises) représentent moins de 5%, le secteur industriel , moins de 5% du PIB et sur ces 5%, environ 97% sont des PMI/PME peu initiées à l'innovation et au management stratégique. Or le véritable dynamisme de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée suppose une autonomie de décisions face aux contraintes tant internes qu'internationales évoluant au sein de la mondialisation caractérisée par l'incertitude, la turbulence et l'urgence de prendre des décisions au temps réel. Certaines sources donnent 1,9/2% du total de l'investissement global sur fonds propres entre 2010/2015 et sa participation aux exportations par des gains en devises au pays est de moins de 1,5%. A cela s'ajoute le manque d'unification des organisations patronales privées, minés par des querelles internes, pour des raisons de leadership alors qu'une unification s'impose, les pouvoirs publics ayant trop d‘interlocuteurs avec des propositions éparses, chaque organisation défendant les intérêts de ses adhérents. . Le bilan est là: plus de 90% des opérateurs du secteur privé opérant dans la sphère réelle contracte des prêts bancaires et a besoin de liquidités. Certains opérateurs iront-ils à vendre leurs biens immobiliers personnel tant en Algérie qu'à l'étranger par patriotisme pour contracter l'emprunt obligataire ?
4.- Les plus grosses fortunes ne sont-elles pas au niveau de la sphère informelle en n'oubliant pas les importantes fortunes à l'étranger (achat de biens ou dépôts dans des paradis fiscaux), avec une intermédiation financière informelle à des taux d'usure d'où la moralité sans faille si l'on veut mobiliser la société? Qu'en est–il de l'application de plusieurs circulaires du premier Ministre pour combattre ce fléau? Pour la sphère informelle, selon la Banque d'Algérie et Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l'université de Philadelphie et spécialiste de l'Algérie se basant sur des données de la banque d'Algérie, l'économie informelle brasserait 50 % de la masse monétaire en circulation, le premier ministre algérien ayant donné un montant supérieur à 37 milliards de dollars. Ces différences s'expliquent par plusieurs méthodes de calcul (voir étude détaillée sur la sphère informelle du professeur Abderrahmane Mebtoul : enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb- Institut Français des Relations Internationales IFRI Paris décembre 2013). En date du 18 février 2013 selon un document du Ministère du commerce algérien existeraient 12.000 sociétés écrans avec une transaction qui avoisinerait 51 milliards d'euros soit 66 milliards de dollars, deux à trois fois le chiffre d'affaires de toutes les entreprises du FCE réunies, ce dernier avançant 30 milliards de dollars en 2015. Mais un chiffre d'affaire n'a pas de sens économique devant soustraire les coûts pour avoir le profit net, bon nombre d'entreprises dont la majorité des PMI/PME étant en difficultés financières. Ce qui explique les dernières données officielles de juin 2016 où ce sont les salariés qui contribuent à plus de 25% à la fiscalité ordinaire, loin devant le patronat. Or, le signe de toute citoyenneté est le paiement des impôts directs, la facilité étant l'extension des impôts indirects.
5.-Que faire ne devant pas avoir une vision statique de sinistrose mais raisonner en dynamique en ayant une confiance en l'avenir ?Nous avons de nombreux entrepreneurs dynamiques découragés par ce que je qualifie de « terrorisme bureaucratique central et local », renvoyant au mode de gouvernance, tant au niveau de la sphère réelle, qu'informelle qu'il s‘agit d'introduire dans la sphère réelle non par mesures administratives autoritaires mais par de nouveaux mécanismes économiques de régulation. D'ailleurs, on peut se poser cette question pourquoi la généralisation de cette règle des 49/51% qui a montré ses limites sous un faux slogan « nationaliste » alors qu'elle a favorisé le doublement des importations depuis 2009, avec un impact négligeable de transfert technologique alors que pour les secteurs non stratégiques une minorité de blocage aurait suffi? Le pourquoi de cet assainissement des entreprises publiques de plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2015 du secteur public alors que 70% sont revenues à la case de départ au lieu d'une nouvelle affectation plus rationnelle au profit de nouvelles filières? L'Etat régulateur a un rôle stratégique en économie de marché afin de concilier les coûts sociaux et les coûts privés. Le secteur privé algérien a une attitude contradictoire tant vis-à-vis de la politique du gouvernement que de grands dossiers (OMC- Accord d'Association avec l'Europe, dossier de la privatisation) comme en témoignent les divergences au sein de la société sur ces dossiers.
6.- Dans une perspective dynamique, je suis convaincu du rôle important que doit jouer le secteur privé national productif pour une économie diversifiée supposant de profondes réformes structurelles à tous les niveaux, qui déplaceront des segments de pouvoir assis sur la rente d'où d'importantes résistances politiques et sociales et économiques des tenants de la rente, en rappelant que le fondement du développement XXIème siècle repose sur l'économie de la connaissance, d'où l'importance d'une formation de qualité s'adaptant aux nouvelles technologies.. Pourtant, il ne faut pas être utopique SONATRACH restera encore pour longtemps la principale pourvoyeuse de devises, en espérant, horizon 2020 des entreprises dynamiques sous réserves de profondes réformes structurelles entre temps, qu'il s ‘agit impérativement d'entamer en 2016 si on veut un tissu économique performant entre 2019/ 2020 et éviter le retour au FMI 2018/2019. Personne n'a le monopole de la vérité et du nationalisme d'où l'importance de débats contradictoires productifs. Car le véritable nationalisme à l'avenir se mesurera par la contribution des Algériens à la valeur ajoutée locale et internationale. En bref, espérons que cette décision a été réfléchie et non imposée par la conjoncture. Les pouvoirs publics et d'une manière générale la population algérienne seront attentifs au bilan financier du FCE, sur fonds propres de ses adhérents, quant à sa contribution réelle à l'emprunt obligataire. Il y va tant de la crédibilité de cette organisation que du secteur privé dans son ensemble.
(1)Interview du professeur Abderrahmane Mebtoul radio chaine III , TV CHorouk sur ce sujet le 27/06/2016 -pourquoi la léthargie de la bourse d'Alger télévision Ennahar 27/06/2016 et au quotidien gouvernemental Chaab en arabe- le bilan financier 2015 de Sonatrach 28/06/2016-Quotidien du FLN South Ahrar et Almihwar en arabe 25/06/2016 impact du Brixit sur l'Algérie


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