M.Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et représentant personnel du Président de la République, secrétaire général du parti FLN, est sorti de sa réserve au sujet de la lutte contre la corruption. Dans une déclaration fracassante lors d'une conférence de presse, Belkhadem, toute conclusion faite, a mis en doute ce combat contre les rapaces de la corruption. Il a décidé de pousser le décret portant ‘'lutte anti corruption'' élaboré et proposé par le Chef du Gouvernement / projet d'amendement déposé par le chef du gouvernement M. Ahmed Ouyahia. Ce texte qui facilite et oriente les tâches des investigateurs, des juristes et des magistrats. M. Belkhadem a surpris les membres du gouvernement lors de la dernière réunion où il a assisté lui-même en affichant des réserves ! Pour M. Belkhadem, il dira que le sujet est trop sensible pour être traité rapidement, il faudrait au préalable mûrir le projet et approfondir le débat avant d'adopter un texte quelconque.Monsieur Belkhadem, que nous connaissons très bien, a-t-il parlé au nom de qui ? de son parti FLN ! Ou d'une source Présidentielle ou de son propre chef ?Son intervention au sujet de la lutte contre la corruption a intrigué tous le monde.Pour le citoyen, il y a aucun doute, toutes les commentaires versés dans le même canal : On veut décourager les enquêteurs et retarder les investigations. Pour d'autres citoyens c'est plus grave encore : Belkhadem cherche t-il à protéger des responsables au sein de son parti et qui sont peut être impliqués dans des dossiers chauds ? Ce qui est sûr, et selon des informations dignes de foi en notre possession lors de la campagne présidentielle. C'est que le Président de la République était mobilisé et se préparer pour déclancher la lutte implacable contre la grande corruption. Certainement c'est un champ très miné, mais pour le Président, il fallait en finir une fois pour toute. Alors que « la puce à l'oreille a été activée » au cours du procès du Khalifa Banque.Toutes les précautions prises au préalable, pour assainir la situation Car aborder la problématique de la corruption en Algérie et de ses effets néfastes aux niveaux socio-économique, légal et politique n'est pas une tâche aisée. Seule une approche dynamique nous permet d'aborder ladite question et d'identifier les conséquences néfastes de ce fléau aux niveaux économique, social et politique. Ce qui nous semble que M. Belkhadem a fait cette déclaration sans y réfléchir aux conséquences, car le train a pris le départ et c'est un expresse il ne s'arrête pas dans toutes les gares !La corruption revêt plusieurs formes, seuls les investigateurs qui sont passés par la formation spéciale le savaient : La corruption active, l'extorsion, la fraude, le trafic d'influence, le détournement, le népotisme de même que la connivence sont des aspects de la corruption. Quelle que soit la forme qu'elle peut revêtir, la corruption implique toujours un échange et suppose la présentation d'un corrupteur et d'un corrumpu. Il est également important de distinguer la petite corruption ou la corruption à petite échelle. L'expérience des investigations nous a révélée, que la corruption est nourrie par les multinationales qui l'entretiennent et pérennisent les pratiques de corruption. Ceci étant, des mesures pour endiguer le phénomène au niveau national, régional et international s'imposent. Le lien par excellence entre la grande corruption et le crime organisé est le développement d'une corruption insidieuse sur le continent. Les aspects néfastes de la corruption et l'impunité au niveau légal sont inconciliables avec les principes fondamentaux d'un Etat démocratique. Corruption et impunité d'une part sont antithétiques et respect des droits socio-économiques d'autre part sont des notions antithétiques, elles sont ennemies de la bonne gouvernance. La corruption altère les fondements de l'Etat. Elle est perçue comme un danger au processus de démocratisation en cours dans la mesure où elle remet en cause deux principes fondamentaux de l'Etat de droit, à savoir celui de l'égalité des citoyens devant les institutions et celui de la primauté de l'intérêt général dans tout le processus de prises de décisions. En Algérie il n'existe pas encore de mesures préventives contre la corruption, bien que tout les Algériens s'accordent sur se »s effets dévastateurs sur l'économie. Elle n'est prise en considération que lorsqu'elle est dénoncée. Le malaise est grand et requiert une thérapie tenant compte de ses implications à large échelle.L'adoption d'une déclaration des Nations Unies sur la corruption ayant le poids des instruments existants en matière de droits humains revêt une importance majeure si l'on veut sensibiliser à grande échelle le public sur les effets dévastateurs de la corruption. Toute stratégie de lutte contre la corruption doit se fonder sur l'accès à l'information des citoyens qui pourront ainsi apporter leur contribution dans le cadre de l'éradication de ce fléau. La société civile doit s'organiser et se doter des moyens d'action, afin de demander au gouvernement de répondre de ses actes. L'obligation redditionnelle, la volonté politique et la mise en œuvre de stratégie de lutte contre la corruption au niveau national sont donc des conditions sine qua non pour mener à bien ce combat.