Tout observateur de la scène politique algérienne dira que le parti politique qui remportera les prochaines législatives aura une légitimité incontestable. Leur argument est que le pouvoir politique, après la dissolution du DRS, est convaincu que la stabilité de l'Algérie passe par l'organisation d'élections vraiment libres et transparentes. Alors fini les magouilles de l'ancien système qu'on disait distributeur de quotas. Pour cette année, on nous dit que le parti le plus rassembleur, le plus ouvert aux jeunes et surtout le plus visible sur le terrain qui aura le dernier mot. Tous les indices nous montrent que le FLN est le plus proche du sacre, vu l'électorat qu'il dispose et qui ne cesse d'augmenter, notamment après le plébiscite de M. Djamel Ould Abbès à la tête du parti. Ce dernier œuvre depuis le premier jour à ‘'charmer'' les anciens cadres du FLN pour qu'ils retournent au bercail. Personne ne peut ignorer leur poids social et leur influence dans leurs différents milieux. On attend à ce que le FLN blinde ses listes pour les législatives par des têtes de liste dont la compétence est incontestable par la base militante. Ceci évitera au vieux parti des ‘'querelles'' qui sont généralement le fruit d'une marginalisation des compétences. En effet, le FLN va placer la barre très haut pour les prétendants à la députation, car on dit toujours que le parti qui ne dispose pas de cadres et de compétences tombe inévitablement dans l'anarchie ; tout militant quelque soit son niveau se voit député. La logique n'est pas la même pour le parti rival, le RND, qui n'a pas encore un électorat défini, cherche à emboiter le pas à son concurrent, le Fln dans les zones rurales. Son SG, M. Ahmed Ouyahia, qui multiplie ces jours-ci les sorties sur le terrain, insiste auprès de ses coordinateurs de wilaya sur l'ouverture sur les cadres. Mais finalement, le FLN tente de séduire quelques cadres mécontents. Le dernier appel de Ould Abbès est destiné aussi aux cadres de son rival qui souhaitent rejoindre sa grande famille qui l'affiche déjà ‘'gagnante'' sur tous les fronts. Mais pour les partis politiques de la mouvance islamiste, l'enjeu est de taille : Participer pour exister, ou disparaitre à jamais ! Eclatée en de multiples formations affaiblies par les luttes de camp et incapables d'imposer sa présence dans le prochain parlement , les partis islamistes tentent de s'unir en formation pour contrer l'avancée du courant démocratique. Une seule feuille de route pour les législatives, créer un mur politique et jouer un rôle durant les prochaines échéances avant qu'il ne soit trop tard. Pour ces partis islamistes, l'union est une nécessité pour s'échapper à la défaite. Annonçant ainsi une nouveauté dans le paysage politique national. Deux accords de réunification ont pris ainsi forme en ce début de l'année en perspective de cette échéance électorale. Le premier concerne le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front du changement (FC), alors que le second acte d'alliance engage trois entités politiques : le Front pour la justice et le développement (FJD), le Mouvement Ennahda et le Mouvement pour l'édification nationale (MEN). L'alliance qui va réunir le FJD du leader Abdallah Djaballah, le Mouvement Ennahda, dirigé par Mohamed Douibi et du MEN, présidé par Ahmed Dane, sera proclamée sous l'appellation « l'Union pour Ennahda, la Justice et l'Edification ». Cette alliance est stratégique, mais elle n'en est pas moins électorale dans la mesure où les partis qui la composent ont décidé de prendre aux prochaines élections en présentant des listes communes à travers tout le territoire national et même à l'étranger ...donc la menace demeure encore et la présentation des listes pour les prochaines législatives peut éclater ces alliances.