Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'il était "profondément préoccupé par les tensions accrues" dans le sud du Sahara occidental et appelé les parties concernées "à faire preuve de la plus grande retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter l'escalade des tensions". Des éléments armés du Maroc et du Front Polisario restent à proximité les uns des autres depuis août 2016. Le jour, les deux parties sont surveillées par la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le secrétaire général a exhorté vivement les parties à retirer sans condition tous les éléments armés de la zone tampon dès que possible, afin de créer un environnement propice à la reprise du dialogue dans le cadre du processus politique mené par l'ONU. Il demande par ailleurs aux parties de respecter leurs obligations en vertu de l'accord de cessez-le-feu et de respecter à la fois les mots et l'esprit de celui-ci. La situation dans les environs de Guerguerat au Sahara occidental, à l'intérieur de la zone tampon, s'est tendue depuis le début du mois de septembre 2016, le Front Polisario s'opposant aux travaux de construction d'une route marocaine dans la région. Histoire du Sahara Occidental A l'époque de son occupation par l'Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles. Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n'ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. C'est aux lendemains des indépendances du Maroc et de la Mauritanie que ce territoire commence à être revendiqué par ces deux pays. Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du "Grand Maroc" était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraineté marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l'ouest algérien (région de Tindouf). Le début des années 1970 va voir des changements nets s'effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l'Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l'Espagne pendant que de l'autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l'Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l'Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l'Algérie. Le 20 mai de la même année, le front Polisario attaque le poste de police espagnol de el-Khanga et signifie par ce geste, l'ouverture des hostilités vis-à-vis de l'occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la ‘'marche verte''. Début du conflit La ‘'marche verte'' du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara par le Maroc. Cette marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le Coran et le drapeau marocain; le Coran se voulait un symbole pacifique de l'action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l'appartenance de ce territoire au Maroc. Pour les membres du front Polisario, la présence de l'armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l'Espagne n'y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front Polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l'Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l'Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l'administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l'Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n'ont pas eu à octroyer à un autre Etat. La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d'une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d'autre part. Pour garantir l'efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l'Algérie. Cette aide se résume par l'octroie d'un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front Polisario avec l'aide de l'Algérie vont tout d'abord chasser l'armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s'emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l'accord de paix d'Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front Polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l'aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C'est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-Unis dans le cadre du Consensus stratégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.