Un sommet arabo-islamo-américain doit se tenir lors de la visite du président américain, Donald Trump en Arabie saoudite les 20 et 21 mai, selon des responsables saoudiens. Souvent accusé d'attiser l'islamophobie, le président américain aura l'occasion, durant ce sommet, de préciser sa politique à l'égard du monde musulman. La visite donnera lieu à des rencontres entre M. Trump et les dirigeants des pays arabes du Golfe ainsi qu'à des rencontres bilatérales, a indiqué récemment le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir. Outre les chefs d'Etat de Jordanie et du Niger, l'Arabie saoudite a invité à ce sommet les dirigeants yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et le roi Mohammed VI du Maroc, selon l'agence officielle saoudienne SPA. Les leaders turc, pakistanais, irakien et tunisien ont été également conviés, indique mercredi le quotidien Arab News. Aucun responsable iranien ne figure jusqu'à présent parmi les invités, Riyad et Téhéran n'entretenant plus de relations diplomatiques depuis janvier 2016 sur fond de rivalité entre les deux puissances sunnite et chiite. L'Arabie saoudite sera le premier pays que visite le président Trump depuis son investiture en janvier. "C'est un message clair au monde sur le fait que les Etats-Unis et les mondes arabe et musulman peuvent former un partenariat", a déclaré M. Jubeir lors d'une récente visite à Washington, selon la SPA. "Nous pensons que cela va raffermir la coopération entre les Etats-Unis et les pays arabes et musulmans dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme", a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite s'est montrée satisfaite de l'élection de M. Trump après avoir entretenu des rapports distants avec Barack Obama auquel elle reprochait notamment sa modération à l'égard de l'Iran. L'Iran menace l'Arabie Saoudite Le ministre iranien de la défense menace de s'attaquer à l'Arabie Saoudite. Les propos du ministre ont été prononcés en réaction aux propos du prince saoudien de transformer l'Iran en champ de bataille. La tension entre l'Iran et l'Arabie Saoudite est devenue de plus en plus houleuse. Tout a commencé par des propos tenus par le prince saoudien Prince Mohamed Ben Salman qui, ce mardi, a fait allusion à la guerre d'influence qui existe entre la République Islamique d'Iran et l'Arabie Saoudite au Moyen-Orient. Parlant de cette bataille d'influence, le prince saoudien avait menacé de déclarer la guerre à l'Iran. « Nous savons que nous sommes la cible principale du régime iranien. Nous n'attendrons pas que la bataille se passe en Arabie Saoudite, mais nous travaillerons pour que cette bataille puisse se dérouler en Iran, et pas en Arabie Saoudite », avait déclaré le prince. «Nous ne laisserons rien intact à part la Mecque et Médine» Réponse du berger à la bergère. Ce lundi, le ministre iranien de la défense, Hussein Dehqan, n'a pas hésité à répondre au prince. « Nous conseillons aux Saoudiens de ne pas prendre une décision ignorante. Mais, s'ils le font, nous ne laisserons rien intact à part la Mecque et Médine », a prévenu le ministre iranien. Ce mercredi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fermement condamné les propos du prince saoudien. Le ministère iranien avait en effet dénoncé des commentaires hostiles témoignant d'une mauvaise connaissance de la situation régionale par le prince, son manque de sagesse et une « erreur stratégique » dans sa politique de répandre le terrorisme. «Les Saoudiens promeuvent le terrorisme» «De tels commentaires constituent des signes clairs que les Saoudiens promeuvent le terrorisme et poursuivent des politiques provocatrices et destructrices concernant la région et les affaires de l'Iran », avait dénoncé Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Il convient de souligner que l'Arabie Saoudite et l'Iran mènent une guerre diplomatique sans merci depuis la révolution iranienne de 1979. Les relations sont devenues de plus en plus houleuses au fil du temps avec une bataille d'influence sans précédent au Moyen-Orient. La guerre en Syrie a exacerbé les tensions. L'Iran, d'obédience chiite, soutient le gouvernement de Bachar al-Assad, tandis que l'Arabie Saoudite, d'obédience sunnite, veut à tout prix la chute du président syrien. L'éditorialiste de Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, estime que l'escalade verbale qu'a déclenchée Riyad contre Téhéran, nuit moins aux intérêts iraniens qu'à ceux de Riyad, dans la mesure où l'Iran est un pays endurci au bout de trente ans de sanctions et dont la puissance armée est nettement supérieure à celle de l'Arabie saoudite. Le journal relève le « discours sans précédent » du ministre iranien de la Défense, Hossein Dehqan, au cours d'un récent entretien avec Al Manar. Les menaces sans précédent du général iranien qui affirme que son pays n'hésiterait pas un seul instant pour cibler l'Arabie saoudite et la réduire en cendres prouvent une chose : l'Iran ne plaisante pas avec sa sécurité. Les propos du général Dehqan répondent en effet aux menaces du ministre saoudien de la Défense qui dit pouvoir « étendre la guerre au territoire iranien ». Le journal reprend ensuite les propos du ministre iranien et écrit : « Les Saoudiens croient disposer d'une puissante force aérienne capable de faire tout, mais je leur conseille vivement d'éviter de commettre une quelconque bêtise, car au cas où ils la commettraient, aucune ville saoudienne ne resterait à l'abri, à part la Mecque et Médine... L'Arabie saoudite semble être au bout de ses forces sinon elle ne serait jamais allée jusqu'à inciter Israël pour qu'il attaque l'Iran».