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BIRMANIE : Les Rohingyas, le peuple le plus persécuté au monde
Publié dans Réflexion le 22 - 05 - 2017

Les Rohingyas, communauté apatride d'environ 1,3 million de personnes, sont considérés par l'ONU comme l'un des peuples les plus persécutés au monde. Un an après son arrivée au pouvoir, Aung San Suu Kyi est accusée de nettoyage ethnique.
La diffusion d'une vidéo montrant des policiers frappant des Rohingyas remet sous les projecteurs internationaux le drame de cette minorité musulmane de Birmanie violemment réprimée. Pourquoi sont-ils victimes d'une telle violence? L'image d'un bébé mort sur le rivage évoque celle du petit Aylan Kurdi, mort en fuyant la guerre en Syrie. Les parents de Mohammed Shohayet, 16 mois, sont des Rohingyas qui fuyaient les violences en Birmanie.
Qui sont les Rohingyas?
Population musulmane de près d'un million d'habitants, les Rohingyas vivent dans le nord de l'Etat d'Arakan, frontalier du Bangladesh. Ils ne sont pas considérés comme une minorité ethnique dans ce pays où les 55 millions d'habitants sont à plus de 90% bouddhistes, et dans lequel la majorité Bamar cohabite avec de nombreuses minorités. "Le discours dominant en Birmanie identifie la minorité rohingya à des étrangers, explique le chercheur Renaud Egreteau à Alternatives économiques. Ils n'appartiennent pas au socle identitaire 'birman'. Les Birmans ont toujours développé une conception raciale de la nation". Avant même la poussée de violence de ces dernières années, les Rohingyas étaient "victimes d'une implacable ségrégation et d'un apartheid largement encouragé par le reste de la société birmane", précise le chercheur. Originaires de la vallée du Bengale, ces populations se sont installées à partir de la fin du 19e siècle dans l'Etat d'Arakan. Sous la junte militaire, ils sont privés de citoyenneté. "Les cartes d'identité temporaires dont ils bénéficiaient auparavant ont été officiellement déclarées expirées en mars 2015", précise sur le site Asialist Florence Geoffroy, chercheure associée au centre de recherche Asia Centre. Ce qui en fait des sans-papiers dans leur propre pays. Leur sort s'aggrave après les violences de 2012: leurs enfants "ont été privés de certificats de naissance", ajoute la spécialiste.
Comment les violences ont-elles commencé ?
En 2012, après un viol, la violence éclate et fait une centaine de morts et des milliers de déplacés. Certains observateurs considèrent que l'armée laisse faire les villageois bouddhistes auteurs des exactions. Au cours des mois suivants, l'aide humanitaire internationale fournie aux Rohingyas suscite la jalousie de la majorité, ce qui entraîne de nouvelles violences communautaires. Au cours des trois dernières décennies, discrimination et violences ont poussé un demi-million de musulmans à fuir le pays, principalement vers le Bangladesh, mais aussi vers le Pakistan, la Thaïlande et la Malaisie. 140 000 Rohingyas sont également déplacés dans des camps à l'intérieur du pays, véritables prisons à ciel ouvert.
Pourquoi se sont-elles aggravées ces derniers mois?
Et la situation empire. Début octobre 2016, 9 policiers sont tués lors de l'attaque de plusieurs postes de police par des assaillants armés rohingyas. L'armée organise des représailles, qualifiée de "punition collective" par l'ONU et par Amnesty International. Elles provoquent le déplacement d'au moins 50 000 personnes. Les témoignages recueillis par Human Rights Watch (HRW) font état de viols et de meurtres. L'ONG a diffusé des images satellites montrant des villages ravagés par les flammes. Un représentant de l'ONU, John McKissick, a dénoncé en décembre une campagne de "nettoyage ethnique", tandis qu'une ONG évoque un "processus génocidaire". Une commission gouvernementale birmane chargée d'enquêter sur les troubles a nié, ce mercredi, qu'un génocide était en cours. Mais les ONG contestent depuis le début la formation de cette commission dirigée par un ancien général de l'armée. La répression est toujours en cours et c'est dans ce cadre qu'a été filmée la vidéo de policiers frappant des Rohingyas dont la diffusion a contraint les autorités à réagir.
Pourquoi la dirigeante Aung san Suu Kyi est-elle silencieuse?
Les violences anti-Rohingyas, ternissent l'image de la Nobel de la paix Aung san Suu Kyi qui dirige de facto le gouvernement birman depuis avril 2016. Elle ne s'est que rarement exprimée sur le sujet, s'attirant les critiques de la communauté internationale. La semaine dernière, plusieurs Nobels lui ont adressé une lettre ouverte. Pour quelle raison la "Dame de Rangoon" est-elle si discrète? "Même dans son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, on ne considère pas les Rohingyas comme des citoyens", expliquait le politologue David Camroux à L'Express en 2012. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement, elle s'efforce de préserver le fragile équilibre avec l'armée, qui, malgré son retrait officiel est encore largement aux commandes. "Aung san Suu Kyi n'a pas toutes les clés pour résoudre cette question, explique Olivier Guillard à France Culture. Elle doit trouver un mode opératoire consensuel avec l'armée, ce n'est pas encore le cas". Le gouvernement emmené par Aung San Suu Kyi montre un détachement coupable vis-à-vis des violences et des discriminations contre la minorité musulmane dans l'Etat d'Arakan. Il semble incapable à apaiser des tensions très anciennes. Quelques jours avant les élections législatives de novembre 2015, Aung San Suu Kyi avait été interrogée sur la manière dont elle remédierait à la répression de longue date dont est victime la minorité musulmane des Rohingyas si son parti arrivait au pouvoir. Voici ce qu'elle avait répondu : "Un proverbe birman dit qu'il faut rendre les gros problèmes petits pour qu'ils disparaissent." Or un an après l'écrasante victoire de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le gros problème des Rohingyas l'est devenu encore plus. L'Etat d'Arakan, sur la côte occidentale du pays, où vivent la plupart des Rohingyas, est le théâtre de flambées de violence, et Aung San Suu Kyi, déjà vilipendée pour son indifférence apparente à leurs souffrances, est désormais accusée de rester silencieuse devant des exactions flagrantes.


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