Le président de la fédération algérienne de football (FAF), M. Kheireddine Zetchi, a fustigé la caste des présidents de club, quelques-uns de leurs relais dans les médias, et surtout des cercles tapis dans l'ombre coupables, à ses yeux, d'avoir pour seul objectif «de faire échouer et de décrédibiliser le nouveau bureau fédéral aux yeux de l'opinion et des pouvoirs publics» a-t-il déploré. Devant l'ampleur de la polémique qui secoue le monde du football depuis quelques semaines et face à des déclarations intempestives de plusieurs acteurs du sport-roi en Algérie, le premier responsable de la FAF a préféré ne pas attendre sa conférence de presse pour exprimer son ras-le-bol. Il est clair que le président de la FAF sait pertinemment que beaucoup de présidents de clubs n'ont pas encore accepté son élection à la tête de l'instance fédérale et qu'ils travaillent pour d'autres agendas qui ne sont pas forcément ceux de la nouvelle équipe dirigeante. Dans son communiqué, et dans une illusion à peine voilée, Zetchi a même pointé du doigt ses prédécesseurs qu'il accuse d'avoir laissé des bombes à retardement voir même suggéré certaines déclarations contre lui. La Ligue de football professionnel (LFP), qui avait convoqué une assemblée générale exceptionnelle, avait offert son spectacle habituel de foire d'empoigne et de menaces de démission, pour au final rentrer dans le rang comme si de rien n'était. L'enjeu officiel de cette réunion ouverte à la presse et diffusée en direct sur les chaînes d'info était l'annonce d'un énième retrait de Mahfoud Kerbadj, président de la ligue depuis 2011 et dont le mandat se termine en 2019. En réalité, tout le monde savait que cette démission n'était qu'un effet d'annonce, la réunion avait pour but de mettre la pression sur le nouveau président de la FAF et ses velléités de nettoyer les écuries d'Augias. Des présidents de club se sont lancés dans une diatribe assassine contre Kheireddine Zetchi, qui selon eux ne fait rien pour améliorer le football local et affirme "Dans trois jours, ça fera deux mois qu'il est président, on l'a vu en Espagne, en France, à Bahreïn, mais il ne s'est pas réuni une seule fois avec les présidents de clubs !", ont-ils dénoncé. Déployant sa défense, le président de la FAF martèle : «Ni les membres du bureau fédéral, et encore moins moi-même, nous sommes des prétentieux au point de faire croire à l'opinion que nous sommes capables de régler tous les problèmes du football algérien en deux mois».Et d'asséner cette réponse du berger à la bergère : « ...alors que les maux du football s'accumulent depuis des années», ajoutant que «Pour ceux qui l'ont peut-être oublié, l'actuel Bureau Fédéral, qui n'a que deux mois de gestion, ne peut être comptable et encore moins responsable de toutes les dérives et les agitations qui remontent à la surface».