Les nuits de Ramadhan à Mascara ne sont pas très animées, contrairement aux années écoulées tant les activités culturelles sont nulles et inexistantes, la morosité régnant en maître. Au centre de la cité de l'Emir ; il faut vraiment galérer pour trouver une place où garer sa voiture, dans des ruelles saturées de véhicules. La ville grouille de monde. Certains endroits comme la maison de la culture sont barricadés pour attendre on ne sait qui. Dès la rupture du jeûn, les trottoirs sont pris d'assaut. Chacun a sa destination. Il y a ceux qui se dirigent vers les deux grandes mosquées de la ville et ceux qui préfèrent les cafés pour siroter un thé ou jouer au domino ou aux cartes. D'autres rendent visite aux proches ou prennent la direction du parc d'attractions et de loisirs de Khessibia ; le seul lieu de détente pour les familles. Les vendeurs de gâteaux orientaux sont assaillis par des clients. En ville, les rues sont encore désertes le matin et rares sont les bus et les voitures qui passent transportant les travailleurs qui commenceront la semaine de labeur. Sur les murs sont affichés les programmes que les associations ont concoctés pour ce mois sacré, mais dont aucune activité n'a débuté pour le moment. Ainsi va le Ramadhan dans la wilaya de Mascara. Le ramadhan est un mois sacré, celui de prière et de piété ; toutes les mosquées de la cité de l'Emir se remplissent de fidèles pour l'accomplissement des prières surérogatoires (Ettarawih), les veillées nocturnes comptent beaucoup pour les citoyens et notamment les familles qui sortent la nuit pour échanger les visites, histoire de briser la routine et faire plaisir aux enfants, mais le mois de ramadan est vécu différemment par la population de la wilaya de Mascara. En effet, si les habitants des zones urbaines ont la chance de faire la marche pour se rendre au centre assister à quelques timides activités artistiques et spectacles de musique organisés sur la place publique devant une ribambelle d'enfants qui s'adonnent à leur partie de foot, ou le jeu de délivrer empêchant les adultes qui ont un penchant pour un genre ou un autre de musique, ceux qui résident dans les zones rurales n'ont pas ce privilège, selon de nombreux citoyens rencontrés dans les principales agglomérations de la wilaya durant ce mois de ramadhan. Des citoyens de Tighennif, Sig, Mohammadia et Ghriss, ont certainement relevé l'ambiance qui règne en ce mois de Ramadan dans les artères des villes où se déroulent des achats pour leurs enfants, oubliant les soirées. Pour les citoyens rencontrés à Maoussa et Sidi Kada et Oued El Abtal, la disponibilité des transports et l'ouverture en nocturne des commerces constituent, les principaux facteurs de consolation du ramadhan ce qui fait oublier cette morosité culturelle durant ces premières semaines du mois sacré de ramadhan, Si Hadj Abderrahmane dit à ce sujet, « Mascara fait des pas géants en arrière, sinon comment allez-vous m'expliquer que des groupes amateurs s'activent sur la place publique alors qu'on a des salles larges et sonores comme la maison de la culture, le théâtre qui a bouffé des sommes colossales du trésor public pour rester fermées pour l'éternel, la salle du cinéma El Feth refaite à neuf mais demeure fermée laissée à la dégradation ou encore la nouvelle maison de la culture qui demeure un énigme aux yeux des Mascaréens. Le théâtre a l'air libre de la bibliothèque Yahya Bouazziz, un lieu classé dans l'oubli. » Le mois de Ramadhan de l'année 2017 est à mettre aux oubliettes.