Bou Saâda, Bou Saada ou Boussaâda est une ville de la wilaya de M'Sila, située à 69 km au sud-ouest de M'Sila et à 241 km au sud-est d'Alger. Bou Saâda est aussi surnommée « cité du bonheur », ou encore « porte du désert » étant l'oasis la plus proche du littoral algérien. Les communes d'El Hamel et d'Oultem dépendent de la daïra de Bou Saâda. Le nom de Bou-Sâada est composé de deux bases : une base Berbère "boum" signifiant "celui au", ou de manière plus simple: "un caractère surexprimé", et d'une deuxième base Arabe Saada, signifiant "bonheur" ; le nom complet signifierait donc "le lieu du bonheur" ou "la cité du bonheur". Certains disent qu'il se peut que ce soit aussi la prononciation locale du mot espagnol "posada" ou "pousada " qui signifie "halte", "relais", "Repos", "où les hommes et les montures peuvent s'abreuver", "sur les routes caravanières». Des gravures et dessins rupestres témoignent de la présence humaine aux temps préhistoriques. Durant la période numide, cette région était un bassin naturel consacré à la chasse, on y a retrouvé quelques ruines de type Romaines de l'époque Numide. La ville est entourée par la montagne de Kerdada dont le terme en tamazight est composé de deux termes: ker signifiant "les Pieds", et Dada signifiant "de mon père". Cette montagne constitue les frontières naturelles de la ville et lui donne cet aspect de forteresse. Bou Saada fut fondée par des tribus berbères Sanhadja d'origine Andalouse. Des consensus ont été établis avec les Ouled Nail, une grande tribu Zénète Chaouie habitant toute la région de la Hodna et qui n'ont pas tardés a habiter la ville et y apporter leur savoir faire tout en y instaurant la culture Berbère du pays Chaoui.Le père fondateur de cette ville est Sidi Thameur, un grand érudit des sciences Islamiques. Dirigée par un cheikh, la ville est une forteresse divisée en plusieurs quartiers (hara) communautaires, où la vie s'organise autour de placettes (rahba), de fontaines, de lieux de dévotion et d'écoles. Dès leur arrivée, le pouvoir colonial installe, comme le veut le plan colonial lancé par Napoléon 3, des Bureaux Arabes (structures administratives mises en place par la France ) dans toute la ville, comme dans toutes les villes d'Algérie, afin d'arabiser la population et donner aux indigènes des états civils. Des familles ont vu leur nom tribal disparaitre et être remplacé par des noms donnés par ces derniers. Un quartier européen, « Le Plateau », se greffe au vieux ksar. Destiné à recevoir des colons, il a du mal à se peupler, et Bou Saada est déclarée « impropre à la colonisation » .L'inclusion dans l'économie coloniale va se faire par l'industrie du tourisme, en plein essor à l'époque en Algérie. On rattache à cette fin en 1912 la commune mixte de Bou Saâda aux territoires civils du département d'Alger. Le succès touristique est assuré grâce à divers sites naturels attractifs, au vieux ksar, à la zaouïa Rahmaniya d'El Hamel, et à l'attraction des danseuses Ouled Naïl du quartier réservé. La ville est célébrée par les voyageurs, les écrivains et les artistes, dont Etienne Dinet, et les guides touristiques vantent l'« enchanteresse », l'« envoûteuse ». La ville s'équipe d'une hôtellerie de qualité et Bou Saada est consacrée dès 1930 comme « haut lieu du tourisme algérien ».En 1945, la ville est frappée par une épidémie mortelle. Les frères Makhloufi Benlamri, et El Amri Benlamri, à cette époque détenteurs de la majeure partie des terres de la ville, financeront les antidotes afin de donner fin aux décès croissants, dus au niveau de vie inquiétant des habitants indigènes, causé par la grande famine de 1871, lorsque la France confisqua les terres fertiles agricoles aux indigènes pour se les approprier. Après l'indépendance, un essai de relance du tourisme échoue dans les années 1970. Dans les années 1990, les groupes armés du Front islamique du salut brûlent le musée consacré au chantre de Bou Saada, le peintre Nasr Eddine Etienne Dinet. La ville possédait aussi un aéroport qui fut fermé et repris par l'Armée. Elle a été également le lieu de tournage de plusieurs films de cinéma, où il fut tourné le seul western jamais réalisé en Algérie, sous le titre ‘' Trois pistolets contre César'' de Enzo Peri et Moussa Haddad, en qualité de coréalisateur.