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A mi-chemin entre réalité et fiction
Ocres, un amour d'Etienne Dinet de Fayçal Ouaret paraît chez Alpha
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 06 - 2010

Une œuvre romanesque dont l'écriture narrative fait alterner les faits de mémoire et d'actualité toujours intéressants à revivre.
Il faut connaître Nacereddine Dinet pour mieux comprendre ce que sont véritablement les convictions religieuses et les prédispositions artistiques jugée à tort depuis que la nouvelle mentalité à forte tendance fanatique a pris le dessus.
Ce qui explique pourquoi le musée Etienne-Dinet a été incendié ; événement rapporté par l'auteur, dans le chapitre Journal qui, comme son nom l'indique relate des faits avec les détails essentiels.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Etienne Dinet s'est embarqué pour l'Algérie, sitôt sorti de l'Ecole des beaux-arts de Paris dont il est originaire.
La religion musulmane et le paysage du Sud l'ont fasciné si bien qu'il n'a pas pu s'en détacher. Il se convertit à l'Islam et se rendit même aux Lieux Sains de l'Islam.
Il est l'auteur d'un livre sur notre Prophète (QSSSL).
C'est à Bou Saâda, devenu son univers idéal et à vie qu'il a produit des centaines de toiles sur les personnes qu'il a aimées et la nature dans tous ses états.
Etienne Dinet, peintre et hommes de convictions
L'auteur en a fait une figure emblématique, une icône à Bou Saâda. Tous les personnages gravitent autour de lui. Lucas, sorti des grandes écoles et qui se destinait à l'architecture à Louveciennes dans les Yvelines, quand, tout à coup, comme s'il avait été admiratif du destin hors du commun de Dinet, il décida de venir dans le sud. Peut-être avait-il le désir de vivre l'aventure fabuleuse de son prédécesseur, Dinet, lui aussi d'origine parisienne. Lucas avait confié à son ami Fayçal Ouaret, auteur du roman, qu'il rêvait de quitter la belle vie parisienne pour venir s'installer dans le désert.
Ainsi, Bou Saâda était devenu le lieu de prédilection des créateurs artistiques et venus d'ailleurs sous le prétexte qu'ils devaient être en, mal d'inspiration. Cette vieille ville du sud avec son magnifique ksar, en plus ses qualités de site touristique, offrait un cadre unique pour la méditation, la production personnalisée, la créativité.
«Lucas eut l'idée de s'inscrire dans l'atelier libre sur l'architecture au Maghreb que fréquentait Ledmia. A Bou Saâda, précisément, Anne Marie, furieuse, essaya de le détourner sur l'atelier d'Istambul. Elle le menaça de rompre s'il persistait dans son entêtement. Il trouva le courage nécessaire pour lui résister. C'est comme ça qu'il put découvrir Bou Saâda et Dinet. L'enseignante qui dirigeait l'atelier des dédales du ksar s'appelait Majda Ahmed, une grande et belle fille d'origine égyptienne. Toute l'école la surnommait «la Pharaonne» dit l'auteur qui s'est évertué à mettre en évidence le décor naturel de Bou Saâda dans toute sa splendeur.
Ce n'est pas par hasard qu'on en fait un espace de rencontre pour de jeunes intellectuelles d'origines diverses et qui s'y retrouvent par défi, pendant les années noires, à ceux qui ne veulent pas entendre parler des arts.
Ledmia doit faire partie de ceux qui ont refusé la soumission au nouvel ordre établi pour un changement radical par le gommage de toute forme de production artistique et de réflexion personnelle. Par transgression, Ledmia marche tête nue, en costume, elle qui est conservatrice du Musée Dinet qui compte 400 toiles. L'hôtel Transatlantique la voit rentrer pour y recevoir des visiteurs de marque, comme Otavio Faberti, en dépit du poids des traditions brandissant toutes sortes d'interdits.
D'un genre romanesque à un autre, sans marque de transition
Ce roman est assez original dans la mesure où il touche à tous les genres romanesques allant de la biographie à l'épistolaire en passant par le descriptif, le fantastique et l'autobiographie. L'auteur omniprésent en tant que participant sous son propre nom, donne des tranches de vie de quelques personnages atypiques comme Dinet, Lucas, Ledmia, Cheikh de la zaouia El-Hamel ; bref, tous les représentatifs des catégories sociales d'une époque donnée.
Ledmia, Antigone du moment, intervient de justesse pour sauver d'un incendie les reliques de Dinet comme son burnous et ses documents anciens. Le feu a été provoqué pour effacer toute trace de peinture. Cette tragédie avait été annoncée par des signes. Quelques temps auparavant, Ledmia avait confié à Lucas le journal intime de Dinet.
Pour une meilleure connaissance de quelques personnages, on a relevé cet extrait quelque peu utile : «A Madher et au ksar, on fait la connaissance de Kadour Benaïssa dit Kaddour cycliste parlant arabe et français ; il raconte la visite à Dinet au khédive d'Egypte Abbas Hilmi II, destitué en 1914 par les Anglais. En 1928, le même khédive est revenu pour assister aux funérailles du peintre avant d'être empêché par l'administration de faire le moindre mouvement en Algérie ? Il mourut à Genève loin de sa ville natale, Alexandrie.
Quel voyage dans le temps et l'espace marqué par la Pharaonne et des étrangers venus d'horizons différents. Et cet enchevêtrement de passé et de présent finit par devenir déroutant pour le lecteur non averti. Seul le décors fascinant pour Dinet et fantastiquement décrit sous la plume de Fayçal Ouaret est là pour être le témoin de tous les temps.
Ainsi, tout le poids des traditions ressort dans les chapitres portant une référence temporelle significative : «1905». C'est l'époque des cérémonies de mariages qui font de la fille un objet de consommation. Celui de El Ferdi et Chelbia dont la nuit de noce et le lendemain sont des indicateurs d'une mentalité archaïque.
Et que de surprises, à la fin, avec les extraits du journal intime de Dinet et les correspondances ! Un régal pour les passionnés de littérature épistolaire.
Boumediene Abed
Fayçal Ouaret, Ocres ou un amour d'Etienne Dinet, roman, éd. Alpha, 2010, 223 pages.


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