Une première dans les annales, du jamais vu, ni à Mostaganem ni à travers le territoire national. L'agence foncière de Mostaganem innove à sa manière. Elle distribue des logements à travers des SMS, mais tenez-vous bien, pas à n'importe qui. Ces SMS sont destinés à une caste bien déterminée. En effet, selon des informations recueillies auprès des citoyens, qui se sont présentés en grand nombre au journal dans un état de colère sans pareil et complètement déboussolés par ce qu'ils venaient d'apprendre sur la distribution des 278 logements promotionnels situés en face de l'Orolait–Salamandre et dont le maître d'ouvrage n'est autre que l'AFMOS. Malgré les plusieurs dossiers qui ont été dévoilés quant à la gestion du patrimoine immobilier par cette agence, aucune enquête ne semble être déclenchée en ce sens, voilà qu'un autre scandale qui tombe à point nommé pour mettre à nu la manière dont sont distribués les logements promotionnels. Selon les informations en notre possession, une réunion s'est tenue le vendredi soir, jour férié au siège de l'AFMOS, regroupant quelques gros bonnets de la ville de Mostaganem, pour arrêter la liste des bénéficiaires des logements promotionnels suscités. Ainsi, les bénéficiaires de ces logements ne sont autres que des milliardaires, des élus nationaux, de hauts cadres de l'administration des assurances, de « supers » cadres de l'éducation, des commerçants et de pseudo-investisseurs dans le tourisme. Ces attributions ont même concerné deux émigrés, frères d'un investisseur local. Il y a lieu de citer également cet élu national, dont nous tairons le nom, qui vient de bénéficier d'un logement alors qu'il en a déjà deux, sans compter les magasins, les terrains et sa fortune personnelle. En somme pas moins de 90% des bénéficiaires font partie de cette caste de la noblesse et des clergés, les intouchables des temps modernes qui accèdent à tout, grâce à leur argent. Pour la classe dite « prolétarienne», à ceux-là, une convocation leur est adressée pour leur notifier qu'ils sont tenus de verser les 40 % dans les 48 heures, à l'image de ces convocations lancées par l'AFMOS le 17 mars courant, sachant que les prix de vente varient entre 5 et 7 millions de dinars l'unité en fonction du type de logement. Une astuce pour récupérer ces logements de leurs bénéficiaires, dans la mesure où il est impossible de réunir la somme de 200 millions de centimes au titre du premier versement en un si court de temps. C'est de l'aberration pure et simple. « Ne pas donner et plutôt mieux que donner et retirer par la suite ». Alors que pour les premiers cités, ces derniers sont invités par SMS à leurs mobiles personnels les invitants à se rapprocher des services concernés de l'AFMOS, pour le versement de la première tranche. Le plus scandaleux dans toute cette histoire, demeure le non affichage de la liste des bénéficiaires, ni par vois d'affichage traditionnel ni par voie de press. Dans ce cas précis, est-ce que l'AFMOSa joué franc jeu en appliquant la règlementation en vigueur en matière de distribution de logements ? Est-ce qu'il ne serait pas plus judicieux qu'une commission soit installée pour étudier d'abord les dossiers des demandeurs potentiels ? Si tel était le cas, pourquoi organiser une réunion par un vendredi soir, alors que l'AFMOS est censée être fermée au même titre que toutes les autres institutions de l'Etat. Maintenant, si ces logements étaient destinés uniquement à la classe bourgeoise et aux gens qui ont pignon sur rue, pourquoi ne pas opter tout simplement pour la vente par adjudication et mettre l'ensemble des logements aux enchères publiques avec mise à prix à la loi. Et ne seront cédés qu'aux plus offrants et le problème sera réglé d'une part, et l'AFMOS renflouera ses caisses d'une autre.