Dans une déclaration à la Radio chaine 3 à partir d'Abidjan où se déroule le sommet Afrique-UE, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué que l'Algérie qui a souffert du terrorisme pendant plus de dix ans et dispose, de ce fait, d'une expérience reconnue dans la lutte antiterroriste, s'est fortement impliquée dans ses actions solidaires avec les pays de la sous-région du Sahel. Ahmed Ouyahia évoque « un énorme effort » mené par l'Algérie envers ces pays aussi bien au niveau bilatéral tel que c'est le cas avec le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie, que multilatéral. Le représentant de l'Algérie à Abidjan dévoile que « sur sept à huit ans, nous avons dépensé plus de 100 millions de dollars d'aide à ces pays pour former presque une dizaine de compagnies de forces spéciales, leur fournir d'énormes équipements et même leur construire des bases dans leurs pays ». Dans un clin d'œil fait à l'Europe, « sans polémique aucune », dit-il, Ahmed Ouyahia fait remarquer au passage que face aux 100 millions de dollars fournis par la seule Algérie, les 28 Etats réunis de l'UE n'auraient annoncé que près de « 50 millions de dollars pour la force G5-Afrique, et à savoir s'ils sont débloqués ou non ». « C'est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a été chargé par ses pairs africains de prendre en charge le thème de la lutte contre le terrorisme et là, nous avons partagé avec la famille africaine et le reste du monde notre expérience, non seulement de lutte contre le terrorisme avec la kalachnikov à la main, mais aussi notre expérience de dé-radicalisation », a souligné le Premier ministre. Dans sa déclaration à la presse algérienne, le premier ministre a ironisé que "votre pays a cette pudeur traditionnelle, mais parfois cette pudeur qui fait que certains ne nous comprennent pas ». C'est dire que l'Algérie fait d'énormes efforts mais dans la discrétion.