Cinq mois après sa mise en oeuvre, l'accord d'association Algérie-UE a été l'objet d'une rencontre-bilan à Bruxelles. L'Algérie porte un grand intérêt à la coopération avec l'Union européenne. C'est ce qu'a déclaré mercredi, en fin de soirée, le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, lors de sa visite à Bruxelles. S'exprimant sur ce sujet avec quelques dirigeants de l'Union européenne, le chef du gouvernement, a réaffirmé que «la priorité de l'Algérie est dirigée dans le sens de la coopération avec l'UE dans tous les domaines que couvre l'accord d'association». Les propos de M.Ouyahia, ont été confortés par ses interlocuteurs du jour, en l'occurrence, le président de la Commission européenne, M.José Manuel Barroso, et le Premier ministre belge, M.Guy Verhofstadt, qui ont témoigné, à l'adresse de l'Algérie, que «l'UE est très satisfaite du bilan» des 5 mois de mise en oeuvre de l'accord d'association. Lors de la même rencontre, M.Ouyahia et M.José Manuel Barroso ont fait le point sur les préparatifs du premier Conseil d'association UE-Algérie prévu le 21 mars prochain. Dans une conférence de presse tenue au siège de l'ambassade d'Algérie, le chef du gouvernement a assuré que l'Algérie se présente, dans cette association, avec des atouts non négligeables : «un marché solvable par lui-même de 32 millions d'habitants, un programme d'investissements autofinancés à hauteur de 80 milliards de dollars, un poids particulier sur le marché énergétique et un marché attractif par son plan de charge». L'autre point qui a été abordé, par les deux parties, est lié à la coopération énergétique, à la faveur du renchérissement durable des cours des hydrocarbures et de la crise gazière russo-ukrainienne. Lequel point est replacé, il est utile de le souligner, au premier plan des priorités de l'UE. Cette dernière projette de nombreuses solutions alternatives dont l'accroissement de la part du gaz naturel, notamment le GNL, dans sa structure de consommation énergétique. Cette option coïncide avec les projets de doublement des gazoducs qui acheminent le gaz algérien en Espagne et en Italie, avant de desservir d'autres pays européens. Dans ce contexte, M.Ouyahia a indiqué que «près de 90 % de nos exportations gazières sont destinées à l'Europe, et nous sommes disposés à fournir autant de quantités de gaz que le marché européen en demandera», déclare-t-il, tout en précisant que cette offre ne relève pas d'une exclusivité, en raison de la forte demande. Cependant, il précise encore que l'amitié et les accords de coopération «font que nous sommes prêts à considérer, de manière prioritaire, la demande européenne», conformément aux intérêts de chaque partie. Le troisième volet qui a été abordé, entre les deux parties, a porté sur la question du soutien que l'Union européenne s'est engagée, dès 2002, à apporter à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En effet, l'UE a réitéré son engagement au cours de cette rencontre. Par ailleurs, M.Ouyahia a souligné que l'Algérie qui a lutté seule contre le terrorisme, a fait face à «l'injuste attitude» de la communauté internationale qui, a-t-il dit, «nous a tourné le dos». «Nous avons lutté contre le terrorisme» a-t-il déclaré, tout en estimant que «l'Algérie a rendu des service à beaucoup d'autres pays sur cette question, comme, jadis, la guerre de libération nationale a contribué à Libérer de nombreux pays du joug colonial». Et d'ajouter: «Forte de ses atouts mais pressée par le temps, l'Algérie n'est pas prête à attendre les retardataires, ici ou là, pour faire face à ses défis», conclut-il.