Le nombre d'enfants nés sous X en Algérie s'élèverais à plus de 3000 annuellement, a indiqué, Fafa Benzerrouki, présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) dans son intervention au Forum d'El Moudjahid. «Le problème des enfants nés sous X dont le nombre est estimé entre 3000 et 5000 par an fait toujours l'objet d'un traitement très discret de la part des pouvoirs publics, ce qui n'apporte aucune solution», avait expliqué, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mostefa Khiati. Ajoutant que des solutions existent : «il est pourtant urgent de renforcer le traitement de ce problème à ses deux extrémités : éducation sexuelle en aval et assouplissement des procédures de Kafala ainsi que l'identification ADN systématique des géniteurs en amont.» En effet, ces naissances résultent de grossesses hors mariage, difficiles à assumer en Algérie. La présidente du CNDH a affirmé qu'une proposition a été faite au gouvernement pour que des tests ADN soient automatiquement faits pour établir la filiation de l'enfant. Cela ne risque-t-il pas de créer d'autres problèmes ? Pour Fafa Benzerrouki, il n'est nullement question d'imposer un «acte de mariage» pour les parents de l'enfant, mais l'objectif est de s'assurer que celui-ci puisse être capable, un de ces jours, de «connaitre ses origines et éventuellement d'obtenir réparation». Selon les défenseurs des droits des enfants, l'enfant abandonné restera toujours ce nouveau-né trouvé, placé sous la tutelle de l'assistance publique, confronté à l'incompréhension d'une société pas toujours tolérable. Pourtant, la nouvelle Constitution consacre leurs droits. L'article 58 stipule que «l'Etat prend en charge les enfants abandonnés ou sans affiliation». «La constitutionnalisation de la protection de l'enfance abandonnée, contenue dans la nouvelle Constitution, est historique, elle confirme l'intérêt accordé à cette catégorie vulnérable de la population», estiment les représentants d'associations de protection des enfants abandonnés. La présidente de l'association des enfants nés sous X, «Ettifl Albarie» (l'enfant innocent), Wahiba Tamer, avait qualifié la constitutionnalisation de la protection de cette catégorie d'enfants de «positive». «Les enfants sans affiliation ne sont pas nés pour vivre à vie dans des centres d'accueil. L'Etat doit faciliter les procédures d'adoption (kafala) pour leur donner une famille», a-t-elle signalé. La responsable avait appelé à la mise en œuvre d'un dispositif de protection des enfants sans affiliation au niveau des centres.