En quoi réside l'importance de l'éducation aux médias et à l'information (EMI)? Malheureusement, cette dernière est absente du système d'éducation-formation national et des curricula universitaires de la neutralité journalistique, au respect de la dignité et de la présomption d'innocence, aux sources des journalistes, à la responsabilité du journaliste, à la liberté de la presse, aux journalistes et la publicité, etc.. Il en est de même du paysage audiovisuel aussi public que privé. En ces temps troublés par le discours de la haine, la radicalisation et l'extrémisme violent, la pensée critique, but ultime de l'EMI, est indispensable voire vitale. C'est ce que vient rappeler un ouvrage intitulé "L'éducation aux médias et à l'information: renforcer les droits de l'homme et contrer la radicalisation et l'extrémisme", publié par l'Unesco en 2016. Cette éducation peut contribuer efficacement au renforcement du dialogue interculturel, de la compréhension mutuelle, de la paix, de la promotion des droits de l'homme, de la liberté d'expression et de la lutte contre la haine, la radicalisation et l'extrémisme violent. En fait, l'EMI est essentiel à la production de connaissances sur la pensée critique, la citoyenneté démocratique, l'apprentissage indépendant et la bonne gouvernance. Elle s'adresse aux enfants et aux jeunes, mais aussi à tous les citoyens utilisant les médias. Quelles en sont les parties prenantes? Il s'agit d'abord de l'école (et du système éducatif en général) ; des associations de la société civile, de l'université, des organismes de recherche et des chercheurs. Il s'agit ensuite des médias audiovisuels et de tous les fournisseurs de contenus en ligne. D'ailleurs, pendant longtemps en Europe, la mise en valeur du rôle de l'EMI s'est basée sur une approche surtout éducative avec pour objectif de développer l'esprit critique chez les récepteurs des messages médiatiques (TV, radio et presse écrite).