La Turquie, qui dispose de la 11e réserve mondiale d'or, a annoncé son intention de rapatrier 220 tonnes de son métal précieux qui sont à l'heure actuelle stockées dans les coffres de la Réserve fédérale américaine, selon le média turc Yeni Safak. Une annonce qui intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est publiquement pris au dollar, monnaie dans laquelle les prêts internationaux sont libellés. Au moment même où les marchés financiers battent de nouveaux records presque chaque jour, la Federal Reserve et le Département du Trésor [US] sont tranquillement en train de coordonner la dévaluation du dollar que l'administration Trump espère être un lent déclin plutôt qu'un effondrement du dollar. « Dans le domaine de la finance, il n'existe aucune boule de cristal permettant de prédire un résultat et de suivre ensuite une seule voie », écrit Jim Rickards dans son livre The Death of Money. Sept indicateurs potentiels annoncent l'effritement du dollar. Appelons-les « indicateurs et alertes ». Les investisseurs doivent être à l'affût de ces indicateurs et alertes. Il existe sept signes essentiels. 1 – Le cours de l'or « Bien que le cours de l'or soit manipulé par les banques centrales, dès qu'il se trouve chahuté, c'est signe que le schéma de manipulation se désintègre. Une augmentation rapide du cours passant du niveau des 1 500 $ l'once à celui des 2 500 $ l'once ne représenterait pas une bulle mais serait plutôt signe qu'une frénésie d'achats aurait commencé et que les opérations de vente à découvert ne produiraient pas l'effet de modération recherché. Inversement, si l'or baissait au niveau de 800 $ l'once ou plus bas encore, ce serait une bonne indication de grave déflation, potentiellement dévastatrice pour les investisseurs endettés, toutes classes d'actifs confondues. » 2 – Les banques centrales raflent l'or « Les achats effectués par la Chine en particulier, représenteraient le deuxième signe de la fin du dollar. Si les Chinois annonçaient qu'ils ont acquis plus de 4 000 tonnes d'or, cela représenterait un évènement marquant dans cette tendance générale et un signe annonciateur d'inflation. » 3 – Les réformes du FMI « Ce troisième signe signifierait un pouvoir de vote accru pour la Chine, et pour les Etats-Unis, une législation permettant de convertir les lignes de crédit engagées par le pays en soi-disant quotas auprès du FMI. Tout changement relatif à la composition du panier de devises des DTS, et réduisant la part du dollar, constituerait un signe annonciateur d'inflation de ce dernier. La même chose s'appliquerait à toute démarche concrète visant la construction des DTS. Si des géants mondiaux tels que Caterpillar et General Electric émettaient des obligations libellées en DTS achetées par des fonds souverains ou des banques de développement régionales pour leur portefeuille, cela marquerait l'accélération du plan de base «DTS-monnaie-mondiale » 4 – L'absence de réforme « Le quatrième signe, ce serait la victoire du lobbysme bancaire sur les projets menés par les régulateurs et le Congrès américains en vue de limiter la taille des banques, de réduire la concentration des actifs bancaires, ou de restreindre les activités bancaires. En l'absence de réformes, la dimension et l'interconnexion des positions bancaires continueraient de croître à partir de niveaux très élevés et à des rythmes beaucoup plus rapides que l'économie réelle. La conséquence se matérialiserait sous forme d'une faillite systémique inattendue, dont l'envergure dépasserait la capacité de la Fed à la contenir. L'impact immédiat de cette panique serait très déflationniste à mesure que les actifs, y compris l'or, seraient bradés contre des liquidités. Cet épisode déflationniste serait rapidement suivi d'une inflation, à mesure que le FMI produirait des DTS à tour de bras pour réinjecter des liquidités dans le système. » 5 – Un krach systémique des marchés « Le cinquième signe, ce serait la recrudescence d'épisodes tels que celui du krach éclair du 6 mai 2010, au cours duquel l'Indice Dow Jones avait chuté de 1 000 points en quelques minutes, celui du fiasco informatique de Knight Trading, le 1er août 2012, qui avait liquidé le capital de Knight, et celui du gel du NASDAQ le 22 août 2013. Ces débâcles sont la conséquence néfaste du trading à haute fréquence, automatisé et [brassant] de gros volumes. Le rythme croissant de tels évènements devrait être signe que les systèmes de trading deviennent chancelants et s'orientent vers le déséquilibre. Avec le temps, un bug échapperait à tout contrôle et ferait fermer les marchés. Comme dans le scénario du risque systémique, la conséquence serait probablement une déflation immédiate due aux ventes d'actifs, suivie d'une inflation à mesure que les pompiers de la Fed et du FMI éteindraient les flammes sous des flots d'argent frais. » 6 – La fin des assouplissements quantitatifs (QE) et de l'Abenomics « Le sixième signe, ce serait la diminution prolongée des achats d'actifs américains ou japonais (QE), ce qui donnerait un deuxième souffle à la déflation et étoufferait les cours des actifs et la croissance. Cela s'est produit aux Etats-Unis lorsque les QE1 et QE2 ont pris fin, et à nouveau en 2012 lorsque la Banque du Japon est revenue sur une promesse d'assouplissement. Cependant, à mesure que les achats d'actifs se réduiraient, il faudrait s'attendre à une nouvelle augmentation d'ici un an, à mesure que les effets déflationnistes évolueraient. Ce serait une nouvelle itération des politiques monétaires du « stop and go » menées par la Fed depuis 2008 et par la Banque du Japon depuis 1998. Flirter continuellement avec la déflation rendrait l'inflation encore plus difficile à obtenir. Un scénario plus probable serait que l'impression de billets se poursuive dans ces deux pays, après qu'ils aient obtenu 2 % d'inflation. A ce stade, les risques se trouveraient tous du côté d'une inflation beaucoup plus élevée puisque le changement des attentes deviendrait difficile à inverser, en particulier aux Etats-Unis. » 7 – Un effondrement en Chine : « Le septième signe, ce serait la désintégration financière en Chine. Le degré d'interconnexion financière de la Chine avec le reste du monde est moins important que celui des principales banques américaines ou européennes, de sorte qu'un effondrement en Chine resterait essentiellement quelque chose de local. Dans cette éventualité, le Parti communiste chinois utiliserait les réserves détenues par ses fonds souverains afin d'apaiser les épargnants et de recapitaliser les banques. Toutefois, dans le prolongement, la Chine s'efforcerait à nouveau de plafonner, voire même de dévaluer le yuan sur les marchés des changes étrangers, afin de promouvoir ses exportations, de créer de l'emploi et de retrouver la richesse perdue lors de l'effondrement. A court terme, cela se révèlerait déflationniste à mesure que les produits chinois sous-évalués inonderaient à nouveau les chaînes d'approvisionnement mondiales. A plus long terme, la déflation chinoise croiserait l'inflation américaine et japonaise, puisque ces deux pays imprimeraient de l'argent afin de compenser toute appréciation du yen ou du dollar. A ce stade, les guerres des devises se raviveraient, sans avoir jamais vraiment cessé». Une fois encore, n'importe lequel [de ces signes] pourrait déclencher un effondrement total du dollar. Et si vous voyez l'un de ces dominos tomber, soyez très vigilant et préparez vos actifs dans la perspective de ce qui devrait suivre.