‘'Le peuple est corrompu'', a déclaré l'ancien chef du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali. Celui qui a entendu ces mots, en son fort intérieur, a forcément dit que le peuple a peut-être touché des pots-de-vin. Mais, l'homme auquel revient la révélation : ‘'nous avons été les ‘'harkis du système'' affirme que les Algériens sont devenus des loups les uns pour les autres à partir du moment où l'Etat leur a promis la richesse gratuite. Ghozali ne dira pas que lors de la grande expansion de la rente pétrolière, aucun nom n'était aussi connu dans les milieux industriels que son nom qu'on osait à peine chuchoter tant il était redoutable de son prestige et de la crainte qu'il suscitait. Il n'est pas un mercenaire comme l'image véhiculée dans la mémoire collective, celui du barbouze grossier et sans scrupule. Non, Monsieur Ghozali n'a jamais assassiné personne ni participé, de près ou de loin, à de sanglantes répressions, mais il était le gendre parfait, poli, admiré et dont la puissance était ressentie comme immense en engendrant respect et flagornerie. Si, maintenant, la jeune génération algérienne côtoie tous les jours la puissance de l'argent des hommes d'affaires, elle est à mille lieux de réaliser ce que fut le maître de l'empire gigantesque de la Sonatrach, à cette époque. Celui qui était à sa tête était fantasmé, courtisé et respecté (comme on peut l'être lorsqu'on a peur) comme rarement le fut un personnage économique. L'enseignant Sid Lakhdar Boumédiene dira que la dernière fois qu'il a entendu parler de Sid-Ahmed Ghozali, c'était dans un tribunal où il était "témoin de moralité" au procès du général Nezzar. Et ce Monsieur vient aujourd'hui nous informer que l'Algérie s'effondre...En 2001, il est interpellé par voie de presse par Nacer Boudiaf lui demandant de l'accompagner au Tribunal pour un témoignage sur le lâche assassinat de son père, du moment qu'il était à l'époque chef du gouvernement. Ghozali lui a répondu dans un journal paraissant à Londres, »Qu'il faisait du commerce avec le sang de son père et que c'est le Président qui le manipule ». Pourquoi ? La question reste posée. Quand le président Zeroual avait décidé d'abréger son mandat ouvrant la voie à l'élection de l'actuel président Abdelaziz Bouteflika, le défunt ‘'boite noire de la République'' Mohamed Megueddem avait essayé officiellement de promouvoir la candidature de Sid Ahmed Ghozali. On devine ainsi ce qui fait courir Sid Ahmed Ghozali. Etant un ‘'harki du système'', il demande à réintégrer les rangs à l'approche de l'échéance de 2019. C'est plutôt, une repentance. Le fondateur du Front démocratique, l'allié en 2004 d'Ali Benflis, cherche à se faire pardonner, surtout que les informations venant de Paris sont encourageantes. Natif de Tighennif, dans la wilaya de Mascara, Ghozali connait surement la prophétie qui (au sujet des présidents de l'Algérie) dit qu'après l'homme aux solutions, ça sera un homme dénommé Ahmed. Entre Ahmed et Sid Ahmed, c'est une affaire de ‘'Sid''.