Avec le patron du MPA, Amara Benyounes, on sent en gestation, le même scénario de l'ex-SG du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem. Il risque d'être ‘'excommunié'' s'il persiste dans son entreprise à défier le pouvoir. Ould Abbès aurait déclaré à son entourage très proche son souhait de ne plus « voir le président du MPA, M. Amara Benyounes faire partie des personnalités soutenant le président de la république ». Autrement dit, le SG du FLN « inscrit d'ores et déjà dans une perspective de la mise à l'écart du MPA et son chef, d'une éventuelle alliance qui sera mise sur pied dans la perspective de la présidentielle d'avril prochain ». Le MPA est le seul parti, parmi les soutiens habituels du président Abdelaziz Bouteflika, qui ne s'est pas prononcé publiquement en faveur d'un 5ème mandat en 2019. L'UGTA, le FLN, le RND et TAJ ont tous appelé l'actuel chef d'Etat à « poursuivre son action et ses réalisations » en se présentant pour un autre mandat de cinq ans. Amara Benyounes sera-t-il candidat à la magistrature suprême en 2019 ? Le cas échéant ça sera surement sans le MPA. Les militants de ce parti n'accepteront pas de faire partie de ‘'l'aventure''. Rappelons ‘'la trahison'' de Belkhadem qui a commencé depuis son éjection du parti, qui d'ailleurs fut murmure-t-on le fait du même puissant personnage qui le poussa à aller vers le vote de confiance alors que personne ne l'y obligeait. La même opération de déstabilisation a poussé Ouyahia à démissionner du RND et Boudjerra Soltani à passer le témoin au sein du MSP. Les buts de guerre de cette opération consistaient à éloigner ces personnages des appareils politiques qui pourraient leur servir de rampe de lancement pour des ambitions personnelles. Pour Benyounes, la tentation a commencé le jour de l'humiliation quand son poulain Messaoud Benagoune fut nommé et débarqué en un temps record du poste de ministre. Un coup dur pour Benyounes qu'on accusait déjà de trahir la confiance du Président. On savait que rien n'allait plus entre les différents chefs des partis de l'ex-alliance présidentielle, mais personne ne se doutait qu'ils allaient pousser le bouchon jusqu'à s'insulter publiquement de la manière la plus basse qui soit. ‘'Aghyoul !'', il n'y a pas que Amara Benyounès qui peut comprendre la signification de ce mot kabyle que tous les Algériens connaissent maintenant, sans pour autant en faire usage même dans leurs plus basses querelles. Or, c'est curieusement depuis que l'on a commencé à débattre de l'éventualité d'un cinquième mandat pour Bouteflika, que les rapports entre le RND, le FLN et le MPA se sont mis à se détériorer. « Personne ne doit forcer la main et ne doit obliger le président à se représenter pour un autre mandat, comme personne n'a le droit d'empêcher ou d'interdire au président de la République de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel» avait déclaré le chef du MPA à TSA. Benyounes est-il devenu un lourd fardeau, alors ses jours sont comptés.