Un accord pour l'expulsion de migrants algériens illégaux établis en Allemagne a été trouvé entre l'Algérie et le pays de l'Union européenne, a annoncé la chancelière allemande Angela Merkel, en visite à Alger ce lundi 17 septembre 2018. La chancelière allemande qui animait une conférence avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia, au Centre international des Conférences, dans la commune de Staouali, à Alger, a annoncé, durant son intervention, avoir abouti à un accord avec les autorités algériennes pour "le transfert des migrants algériens en situation irrégulière en Allemagne vers l'Algérie". Elle a qualifié l'Algérie de "pays sûr" et que les migrants, en nombre de 40.000 selon M. Ouyahia, ne seront pas en danger une fois rapatriés en Algérie. Cette question fait depuis 2015 l'objet de tractions en Allemagne, suite à des agressions sur des femmes à Cologne, au début présumées commises par des migrants. Le gouvernement allemand avait annoncé son désir d'accélérer les renvois de demandeurs d'asile originaires d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie en les inscrivant, avec la Géorgie, comme "pays sûrs". Les autorités allemandes ont mainte fois tenté d'inscrire ces trois pays comme pays dits "sûrs", comme c'était déjà le cas pour les pays des Balkans non membres de l'Union européenne. Ceci permettrait aux services de l'immigration de rejeter de façon quasi-automatique les demandes d'asile de leurs ressortissants, sans même avoir à motiver ces refus. Au sujet des 3700 migrants algériens établis en Allemagne et les délais de leur rapatriement, Ouyahia a fait savoir que l'Algérie s'appuierait sur le fichier national d'état civil et des empreintes génétiques pour parvenir à identifier les migrants clandestins, ajoutant que plus de 700 décisions de rapatriement ont été établies par les services consulaires. S'agissant des délais de rapatriement, Ouyahia a expliqué que l'Algérie refusait les vols "charters" pour renvoyer les personnes indésirables en Allemagne, indiquant à cet effet qu'Air Algérie s'en chargera de les rapatrier, affirmant que celle-ci assure 6 vols par semaine vers l'Allemagne et qu'elle ne sera pas en mesure de prendre en charge plus de 5 personnes par vol. Pour clore ce dossier, le PM a proposé à la chancelière allemande d'intervenir auprès de la compagnie aérienne allemande "Lufthansa", qui assure 11 vols par semaine, qu'elle s'implique dans l'opération.