Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a déclaré, hier à Alger, que l'Algérie tient à ses principes concernant les centres de rétention de migrants sur ses territoires. Le Chef du gouvernement a confirmé ainsi le niet qu'avaient exprimé, auparavant, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre de l'Intérieur, Nourredine Bedoui. Dans une conférence de presse conjointe, animée avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le Premier ministre, répondant à la question de savoir si l'Europe et l'Allemagne continuent-elles de faire pression sur l'Algérie concernant l'ouverture de centres de rétention de migrants sur ses territoires, Ouyahia a souligné ne pas avoir abordé ce dossier avec la chancelière allemande. Mais il a toutefois réitéré l'approche de l'Algérie concernant ce dossier. «Cette dernière est articulée autour du refus catégorique d'Alger de dire oui à la demande de l'Europe». «L'Algérie est un pays connu pour ses positions de principes, nos amis européens sont aussi connus pour être des pays très civilisés, notamment l'Allemagne», a-t-il considéré. «Nous n'avons pas abordé cette question avec Madame la Chancelière», a-t-il expliqué, assurant que «l'Algérie livre bataille pour le reste de la communauté internationale au Nord, concernant la question des migrants illégaux, par le travail qu'elle fait elle-même à nos frontières au Sud pour empêcher annuellement 20.000 à 30.000 personnes de venir illégalement en Algérie, et souvent de continuer vers l'Europe». Entre les deux représentants des deux parties, algérienne et allemande, les deux hauts responsables se sont longuement attardés, dans la réponse aux questions, sur le dossier de la crise migratoire, qui concerne les deux pays. L'Algérie étant marquée par un flux migratoire important, en raison des conflits dans les pays voisins, et l'Allemagne aussi qui reçoit, quotidiennement des migrants illégaux qui fuient la guerre en Syrie, en Irak, passant par la Turquie pour regagner les territoires allemands. «700 ressortissants algériens en Allemagne identifiés» En marge de la conférence de presse, le chef du gouvernement a confirmé que les parties algérienne et allemande ont convenue d'accélérer le processus de rapatriement des ressortissants algériens illégaux en Allemagne. Mais à une condition : s'assurer qu'il s'agit bien d'Algériens. A ce sujet, il a déclaré que «jusque-là 700 ressortissants algériens illégaux en Allemagne ont été identifiés». Grâce à la numérisation de sa plateforme administrative, l'Algérie pourra, selon le Premier ministre, accélérer ce processus de rapatriement, comme convenu avec l'Allemagne. «L'Algérie accueillera ses enfants, qu'il soit 3.000 ou 5.000», a confirmé Ouyahia, détaillant que dans cette opération de rapatriement, l'Algérien fournit des efforts colossaux. «Il y a six vols par semaine d'Air Algérie, à destination d'Allemagne», a-t-il expliqué, notant que «l'Algérie a demandé de l'Allemagne de faire contribuer sa compagnie aérienne Lufthansa, dans le rapatriement des ressortissants algériens». «L'Algérie est un pays sûr» La chancelière de l'Allemagne, Angela Merkel a réitéré, lors de la conférence de presse, l'approche allemande concernant la considération de l'Algérie comme «un pays sûr». En fait, il s'agit d'un projet de loi voté en Conseil des ministres, en Allemagne, en juillet dernier pour considérer l'Algérie comme un pays sûr afin de rapatrier les ressortissants illégaux vers leur pays d'origine. Angela Merkel, en attendant que ce projet de loi soit voté par les deux Chambres du Parlement, semble vouloir accélérer les choses pour le rapatriement des Algériens qui résident de façon illégale sur ses territoires. La chancelière allemande a confirmé «coopérer avec l'Algérie pour le succès de cette opération».