Maurice Audin et les harkis, c'est l'eau et le feu ! D'un côté, Macron, reconnait l'implication de la France dans les assassinats et les tortures en Algérie et de l'autre côté, il tend la main aux harkis en leur offrant la médaille de chevalier de l'ordre national du Mérite. Une reconnaissance à deux sens qui démontre que le débat sur la colonisation et la mémoire est loin d'être achevé. À quoi joue macron ? Le 13 septembre, Macron reconnait dans une déclaration officielle que Maurice Audin, militant du FLN a été torturé et assassiné par l'armée française, hier le 25 septembre, il honore les anciens combattants algériens ayant servi aux côtés de l'armée française (les Harkis) et élève six anciens harkis et la cofondatrice de l'association de harkis au grade de chevaliers de la Légion d'honneur, la distinction la plus prestigieuse décernée par l'Etat français. Sans se limiter donc à une décision unique, Macron, verse dans la polémique du FLN contre les harkis, feux et contre-feux visant à créer un vide dans l'histoire révolutionnaire de l'Algérie , qu'Alger ne pourra la franchir et qui arrêtera la demande de la reconnaissance des crimes commis par la France ! En moins de dix jours, le président français arrange deux fais mémoriels, il roule le tapis rouge aux harkis, leurs reconnait le statut de combattant avec un grade élevé suivi d'une cérémonie grandiose et une stèle en hommage aux harkis brisée au camp de transit de ‘'Bias'' et en même temps une reconnaissance du crime et de torture par la France durant la guerre d'Algérie. Un petit regret pour les chouhada assassinés sous la torture et une reconnaissance officielle pour les harkis et 40 millions d'euros aux enfants de harkis, tel est le choix du président Macron. La France va débloquer un fonds de 40 millions d'euros pour venir en aide aux enfants des harkis, vivant en France et d'autres nouvelles mesures seront prises en faveur de ces anciens combattants de la France coloniale à l'occasion de leur journée nationale. Deux poids de mesures, une responsabilité complète de la France envers ses enfants qui l'ont aidé à tuer des millions d'algériens et un petit soupir pour les chouhada et moudjahidines qui l'ont fait sortir de l'Algérie, valise à la main, serait donc le choix dicté à Macron par le tortionnaire, Le Pen, ou le lobbying des pieds noirs et harkis qui ne peuvent se détacher de leur nostalgie. Sur la décision de glorifier les harkis pour tenter de dissimuler la saignée subie par la France durant un siècle et demi, le jeune président français s'était pris les pieds dans le tapis. Plus zélé que politique, l'élève de François hollande a plutôt besoin d'une séance de rattrapage sur '' l'histoire de l'Algérie ‘', que de populisme. Cette couleur floue, d'une politique à deux pas, ne fait que rendre difficile de tourner cette page de l'histoire qui enchaine l'avenir des deux pays.