Finalement, rien ne semble être indétrônable pour le pouvoir algérien, les mouvements successifs opérés par le président Bouteflika dans les rangs de l'armée l'attestent et demeurent un signal fort à l'encontre de ces hauts fonctionnaires de l'Etat qui se servaient, sans trop servir. Cette dernière ne semble épargner personne et cible tous les corrompus, «quel que soit leur rang», comme l'a répété récemment le ministre de la Justice, M.Tayeb Louh. Limogés l'été dernier, cinq généraux-majors, anciens hauts cadres de l'armée, ont été mis en détention préventive par le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida. Ils sont accusés de "trafic d'influence", d'"enrichissement illicite" et de corruption. Selon des sources médiatiques, les cinq généraux-majors, que sont Saïd Bey, ancien chef de la deuxième région militaire, Habib Chentouf, ancien commandant de la première région militaire, Abderrazak Chérif, ancien commandant de la quatrième région militaire, Menad Nouba, ancien commandant de la gendarmerie nationale et Boudjemaâ Boudouaouer, ancien directeur des finances du ministère de la défense nationale, ainsi qu'un colonel travaillant dans le secteur opérationnel d'Oran ont été auditionnés et mis sous les verrous en attendant les suites de l'enquête . A présent, le juge –instructeur a décidé de les placer en "détention provisoire". Avant ces auditions conclues par des mises sous mandat de dépôt, la justice militaire avait déjà décidé également de retirer les passeports à ces cinq anciens hauts officiers de l'armée. Des experts judiciaires ont été dépêchés dans les régions militaires dont les généraux qui les commandaient ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal militaire de Blida, a rapporté le quotidien arabophone El Khabar. Selon le journal, des témoins civils seront, par ailleurs entendus dans le cadre de l'enquête. .C'est la première fois en Algérie que tant d'officiers de haut rang sont jugés dans des affaires liées à la gestion des deniers publics. Voilà presque 60 ans, que certains ‘'poids lourds si étoilés '' ne se souciaient point de régner sans partage et de dilapider tant de richesses sans personne n'ose les pointer du doigt. Malheureusement, la donne semble changer, le règne de la rapine et de la concussion, qui a longtemps prospéré, parait aboutir à sa fin et chacun doit rendre compte des comptes qu'il gère. Telle est nouvelle règle a observer, mon général !