Coup de tonnerre, hier dimanche, avec l'annonce de la mise sous mandat de dépôt de six officiers supérieurs de l'armée, cinq généraux-majors et un colonel, tous récemment limogés de leurs fonctions respectives par Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de trois chefs de Régions militaires, du directeur des finances au ministère de la Défense nationale et d'un sixième officier, ancien responsable de la sécurité de l'armée à Oran. L'information avait été annoncée dans la journée d'hier dimanche, par la chaîne de télévision Ennahar TV, en deux temps. La matinée, d'abord, la chaîne annonce la comparution des généraux-majors, Lahbib Chentouf, Saïd Bey et Chérif Abderrazak, respectivement anciens chefs des 1re, 2e, et 4e RM, du général-major Menad Nouba, ancien commandant de la Gendarmerie nationale, du général-major Boudjemaâ Boudouar, ancien directeur des finances au MDN, devant le juge d'instruction près le tribunal militaire de Blida. La même chaîne précisera que les officiers supérieurs en question étaient mis en cause pour «corruption et enrichissement illicite». Dans l'après-midi, la chaîne Ennahar annoncera, ensuite, que les cinq généraux-majors sus-cités en plus du colonel Abdelaziz occupant précédemment le poste de responsable de la sécurité de l'armée au niveau de la 2e Région militaire étaient mis sous mandat de dépôt. Il faut remonter loin dans le temps, ceci étant, pour signaler une affaire similaire, à savoir des poursuites contre un haut responsable militaire pour corruption. Il s'agit de l'affaire Mostefa Belloucif, l'ancien secrétaire général du ministère de la Défense nationale sous Chadli Bendjedid. C'est, d'ailleurs, la seule affaire du genre qu'a connue l'Armée nationale populaire depuis l'Indépendance. C'est dire l'ampleur de cette affaire impliquant cinq hauts responsables dans la hiérarchie militaire occupant, jusqu'à il y a seulement quelques semaines, des postes stratégiques et faisant partie de l'état-major de l'ANP. Cette opération «mains propres» se limitera-t- elle à ces seuls ex-officiers ? Difficile de répondre, en raison d'abord de la nature même du secret qui entoure tout ce qui concerne la justice militaire ainsi que du nombre d'officiers et hauts responsables limogés durant l'été dernier. K. A.