Le ministère de la Défense nationale a sévèrement rappelé à l'ordre les officiers de l'armée à la retraite qui se sont exprimés publiquement au sujet des prochaines élections présidentielles de 2019, les accusant « de préjuger des prises de positions de l'institution militaire vis-à-vis des élections présidentielles et [de s'arroger], même, le droit de parler en son nom ». « Pour parvenir à leur fin, ces gens-là qui ont fait abstraction de toute considération à l'obligation de réserve à laquelle ils sont astreints, en vertu de la loi n°16-05 du 03 août 2016 et sous peine de laquelle ils peuvent être poursuivis en justice, s'essayent à la politique, avec comme seul attribut l'esprit revanchard et se permettent, sans respect de toute forme d'éthique et de déontologie, de s'ériger en donneurs de leçons », prévient le ministère de la Défense. Ce dernier fait ainsi référence à une des deux lois promulguées en août 2016, portant statut des officiers de réserve et l'autre statut général des personnels militaires. « Le militaire de carrière admis à cesser définitivement son activité au sein de l'armée et versé dans la réserve, exerce librement les droits et libertés que lui confèrent les lois de la République. Il reste cependant astreint à un devoir de retenue de réserve », indique la loi n°16-05 du 3 aout 2016 à laquelle fait référence le communiqué du MDN. « Dans cette position, tout manquement au devoir de nature à porter atteinte à l'honneur et respect dus aux institutions de l'Etat, constitue un outrage et une diffamation et peut faire l'objet, à l'initiative des autorités publiques » de retrait de la médaille d'honneur ou de plainte auprès de juridictions compétentes, stipule la loi. « Le militaire de carrière, admis à cesser définitivement son activité de sein de l'armée et versé dans la réserve, qui manque gravement au devoir de retenue et de réserve, encourt la rétrogradation dans le grade », stipule également la loi.