Visiblement gêné lorsqu'un journaliste lui a posé la question, au forum du journal Echaâb, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, a déclaré qu'il refusait de faire le moindre commentaire sur ce qui se dit dans les médias et les réseaux sociaux, allusion à une vidéo qui circule depuis quelques jours montrant le «renvoi» d'une élève par la direction d'une école algérienne à Paris pour accomplissement de la prière en pleine cour. Cette mollesse inhabituelle dans la position officielle du ministre des Affaires religieuses et l'absence de réaction du gouvernement sur cette question ne peuvent qu'encourager Mme Benghebrit à poursuivre ses attaques. Se sachant évoluer sur un terrain glissant, Mohamed Aïssa préfère renvoyer la balle au gouvernement, en déclarant : «Je ne sais pas s'il y a des mesures d'interdiction de la prière. Lorsque cela se saura, le premier à réagir ce sera le Conseil du gouvernement dont fait partie le ministère, lequel Conseil est sous l'égide du président de la République dont nous connaissons très bien les principes et le dévouement pour l'Islam». Cette nouvelle polémique fut l'occasion pour l'Association des oulémas de rappeler à Mme Benghebrit qu'on n'est pas dans un Etat laïc. Dans un communiqué signé au nom de l'association, son président Abderrazak Guessoum juge que «la manière dont les questions de religion et d'identité sont traitées par les responsables est inacceptable». Sans vouloir croiser le fer directement avec les autorités, le porte-voix des Oulémas dira : «Il n'y a rien qui atteste de l'existence de directives écrites interdisant la prière à l'intérieur des établissements scolaires mais il apparaît clair que l'identité et les constantes de l'Algérie sont depuis des décennies la cible d'une campagne féroce».