L'alerte sur la très mauvaise qualité du concentré de tomate importé de Chine, Tunisie et d'Egypte a été récemment donnée par les conserveurs de l'Est du pays. « Ces dernières années, utilisant des complicités bien introduites dans les rouages des administrations de l'Etat, des opérateurs économiques algériens n'hésitent pas à importer du concentré de tomate de très mauvaise qualité de certains pays proches ou lointains », ont affirmé ces conserveurs. L'absence de contrôle de la qualité à nos frontières a été soulignée.Pour l'année 2009, ces importations auraient coûté au trésor public, l'équivalent de quatre milliards de dinars. Ce montant a été engagé pour l'importation du triple concentré de tomate nécessaire à la satisfaction des besoins du marché national en double concentré de Tomate (DCD). Une démarche rendue incontournable pour éviter la pénurie. Celle-ci menaçait sérieusement étant donnée la baisse alarmante du niveau de la production nationale de ce produit. En 2009, les quatre conserveries (Guelma –Tarf) encore en exploitation sur les 21 existantes, ont produit globalement 15.000 tonnes de concentré de tomates (CT). Les 17 autres conserveries implantées à l'Est du pays (Annaba,Tarf,Skikda,Guelma) qui annuellement produisaient 50.000 tonnes, ont déposé l‘une après l'autre leur bilan.La « crise de la tomate industrielle », les contraintes financières aggravées par la perte de change à laquelle étaient confrontées les conserveurs, l'absence de soutien à la production de l'Etat et l'importation anarchique du CT, ont réduit à néant tous les efforts consentis pour le développement de cette filière agroalimentaire. La situation s'est aggravée à partir de 2006 avec l'abandon de la culture de la tomate industrielle par la majorité des agriculteurs. Deux années plus tard, la décision du gouvernement de subventionner la culture de la tomate fraîche et la production du CT a créé une petite éclaircie. Mais elle n'a toujours pas eu de réel impact sur le niveau national de production.Conséquence, le marché national reste inondé de triple concentré de tomate importé de Tunisie, de Chine et d'Egypte. C'est dire toute l'importance que revêt la prochaine réunion des conserveurs regroupés au sein de l'Association des Conserveurs de Tomate (ACTOM) prévue dans quelques jours à Annaba. «Il est inadmissible qu'avec la reprise de la culture de la tomate fraîche et les subventions accordées par l'Etat aux agriculteurs et aux conserveurs, des unités de production restent encore fermées.