En Algérie, les réseaux sociaux ont pris une place incontournable dans le quotidien du citoyen Algérien. Ces outils algorithmiques sont devenus en l'espace de quelques années, une plateforme incontestée d'informations locales, nationales et internationale mais aussi un terrain favorable pour la prolifération des fake news, des rumeurs et l'intox qu'on ne peut guère maitriser et éviter leurs impacts néfastes sur les différents acteurs de notre société. En effet, les réseaux sociaux tels le Facebook, Instagram ainsi que le Twitter sont considérés comme des sources d'information de « proximité » d'une part et d'«instantanéité » d'autre part notamment depuis la rentrée en force du haut débit mobile 3G et 4G durant ces cinq dernières années. Cette démarche a permis de démocratiser l'usage de l'internet et de multiplier le nombre d'abonnés dont la plupart font partie de la strate des jeunes. Il est à signaler que le parc internet algérien a frôlé les 30 millions d'abonnés en 2016 alors que ce chiffre était proche de 19 millions en 2015 soit une augmentation de 11 millions en 1 an, selon l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). Toutefois, si la propagation des fausses informations sur les différents réseaux sociaux et plateformes web renferment des erreurs ou des incompréhensions quelques fois, elles sont aussi souvent diffusées d'une manière intentionnelle afin de nuire à autrui, à des institutions étatiques ou bien privées ou tout simplement pour faire le buzz médiatique. Ces informations invérifiables dans la plupart des cas, sont diffusées, voire même, partagées exponentiellement par des internautes anonymes via Facebook en particulier. Cette méthode de la mise en circulation de l'information appelée « effet boule de neige » participe efficacement à leurs assimilations car plus l'information est relayée, plus le public estime que celle-ci doit être vraie. En outre, de nombreuses personnes répandent des fausses informations dans le but de gagner de l'argent grâce aux revenus publicitaires ; d'autres les publient pour servir des intérêts politiques dont l'objectif est de semer le doute, désorienter l'opinion publique et enfin obtenir un avantage déterminant en faveur d'un clan au détriment d'un autre. Les exemples sur ce sujet sont très nombreux mais le plus frappant demeure celui qu'a frappé l'Algérie pendant ces derniers jours. Une manipulation médiatique hautement dangereuse et vertigineuse a été lancée via les réseaux sociaux dont l'objectif était de désorienter l'opinion publique Algérien. Il s'agit bel et bien d'une manœuvre de désinformation très bien orchestrée par une main invisible voulant diviser et créer la discorde entre les Algériens. Des faux limogeages des responsables, des interviews chimériques, des atteintes aux différentes institutions de l'état dont l'institution militaire qui a été profondément touchée par la fausse annonce du limogeage du chef d'état-major, le général Ahmed Gaid Salah qui a été vite démenti par un communiqué officiel du ministère de la défense nationale ; ces informations abracadabrantes ont envahi la toile bleue (facebook) ainsi que les réseaux web. De leur part, les chaines de télévisions (notamment des chaines arabes étrangères et des chaines françaises) ont aussi contribué à ces scandales en diffusant des fake news. La plus marquante, était la diffusion de plusieurs informations portant sur des accrochages entre des citoyens algériens et les forces de l'ordre, qui se sont avéré finalement une simple rumeur. Enfin, il est grand temps de comprendre que les réseaux sociaux sont devenus un outil de pointe pour mobiliser et exprimer la contestation politique et sociale à travers le monde sans pour autant oublier que ces médias virtuels sont devenus une arme redoutable utilisée dans les processus de déstabilisation des sociétés et des nations pendant ces dernières années en particulier dans les pays du monde arabe.