C'est dans le bras de combat actuel en Algérie qu'il nous semble judicieux de mettre en rapport le changement désiré par la population algérienne à l'immobilisme diligenté par les gardiens du temple. Du fait de l'attentisme, on assiste à un contournement du rapport de forces par le pouvoir. Le pouvoir en place par le biais de décideurs inconnus utilise l'appareil judiciaire pour atténuer la pression populaire. Or, la mise en branle de cet appareil sous les ordres de ces mêmes décideurs inconnus est en soi un déni constitutionnel. Ils agissent sous la couverture de l'article 102 de la Constitution pour donner des ordres qui ne relèvent pas de leur compétence. Alors que le président intérimaire fait figure de façade et la présidence est devenue un lieu commun des salamalecs, les ‘'decision makers'' qui perdurent dans la gouvernance du pays, donnent l'impression qu'ils ne font que régler les comptes de leurs rivaux. Heureusement que le degré de maturité politique du peuple algérien est tel qu'on peut constater que l'éveil de la population est toujours intact envers les manigances de ces ‘'decision makers'' . Le fait de convoquer les hommes d'affaires devant la justice ne change rien au problème. Les Algériens sont tellement conscients de l'enjeu du moment qu'ils ne cessent de répéter "Goulna Rouhou Ga3" à tel point qu'ils ont rajouté les décideurs du Mardi dans la longue liste des gens qui doivent partir. L'élaboration par les forces derrière le rideau de toute une stratégie de contournement du mouvement citoyen a pour but principal de bloquer l'élan des forces du changement en Algérie. Pour se maintenir aux commandes de l'Etat, ils instrumentalisent la peur et sème la zizanie en distillant l'idée d'un problème ethnique. Comme la force toute seule ne suffit pas, il recourt à la démagogie en présentant devant la justice des personnes dans le rôle de ‘'fusibles'' et pourtant des personnes qui comptent peu dans le système politique algérien, à part quelque uns.