La pollution industrielle à Oran n'est pas une vue de l'esprit, mais bel et bien un problème de santé publique que les pouvoirs publics ont du mal à contrôler. Tous les rapports établis à propos de ce sujet trahissent l'étendue du mal qui ronge la deuxième wilaya du pays, victime d'une industrialisation accélérée et anarchique, ces deux dernières décennies. Cette commission de wilaya qui est chargée de contrôler les unités industrielles polluantes, principalement dans les zones industrielles et d'activité, vient d'enregistrer la fermeture de 10 unités industrielles polluantes à travers les 26 communes que compte la wilaya d'Oran. Ces unités polluantes ont été fermées pour non-respect des clauses du cahier des charges, notamment le rejet des eaux usées dans la nature. La décision de recourir à la fermeture de ces unités fait suite aux opérations de contrôle effectuées par la Commission de wilaya chargée du contrôle des unités industrielles. Les analyses d'échantillons prélevés pour mesurer la pollution de l'air et de l'eau indiquent des traces en quantités importantes et supérieures aux normes admises de produits chimiques, de métaux lourds extrêmement dangereux pour la santé et extrêmement nocifs pour l'environnement, tels que le plomb, les nitrates, le mercure, les poussières nocives, le CO, les matières grasses… Les rapports en question soulèvent une autre interrogation sur les lieux où ces entreprises pollueuses déversent leurs produits toxiques. Des rejets qui se font sans aucun traitement dans la mer, la sebkha, les zones humides classées et protégées, à l'exemple des lacs Telamine ou Oum Ghelaz. Dans le même contexte, l'on nous affirme que la Cellule de veille et de contrôle de la wilaya d'Oran entame, depuis plusieurs semaines, des sorties d'inspection dans les zones industrielles et d'activités, aux ports d'Arzew et d'Oran ainsi que dans les différentes structures sanitaires de la wilaya. Les membres de cette commission s'attèlent à effectuer un constat sur la mise en application des instructions relatives au traitement des déchets solides et liquides, notamment les unités qui rejettent leurs rejets directement en mer ou dans les zones humides. D'autres sorties sont programmées vers les infrastructures sanitaires pour le contrôle du traitement des déchets hospitaliers. Les sorties de la Commission, programmées tout au long de l'année, seront une occasion de plus pour contraindre les unités industrielles polluantes à se soumettre au respect de la réglementation écologique, indiquent nos sources qui signalent qu'une loi exige aux opérateurs l'installation de stations de prétraitement avant toute exploitation de leurs activités, faute de quoi ils seront verbalisés. La Commission a toutes les aptitudes pour prononcer la fermeture des unités polluantes. Lors de sa dernière visite des zones industrielles et d'activités, le wali d'Oran avait exigé des services concernés, un état des lieux et une feuille de route pour la prise en charge des problèmes de ces zones, notamment, celles d'Es Senia et Hassi Ameur. L'autre grand problème soulevé, lors de cette visite, concerne l'absence de station d'épuration dans les entreprises polluantes. A Hassi Ameur, les responsables de la gestion de cette zone industrielle ont préconisé la réhabilitation des réseaux de voirie, d'assainissement et d'éclairage public et la réalisation d'une station de relevage, ainsi que des stations de traitement des eaux dans les entreprises polluantes.