Convoqué par la justice pour répondre de ses actes en tant qu'ancien ministre des travaux publics et des transports dont le nom est cité dans de nombreux scandales de corruption, Amar Ghoul vient d'être mis sous mandat de dépôt pour la deuxième fois en moins d'une semaine. L'heure des comptes a donc sonné. En effet, le Conseiller instructeur près la Cour suprême (Alger) qui l'a auditionné, lundi, dans le cadre de l'affaire Mahieddine Tahkout, a décidé de le mettre en détention provisoire. Dans un communiqué rendu public, le Procureur général près la Cour suprême, précise que Amar Ghoul a été interrogé sur l'octroi «délibéré d'indus privilèges à autrui lors de la passation de marché en violation des dispositions législatives et réglementaires et abus de fonction délibéré par un agent public en violation des lois et réglementation». Le Conseiller instructeur a décidé au terme de l'audition «la mise en détention provisoire du prévenu». Du coup, Amar Ghoul qui était la coqueluche des gouvernements Bouteflika et qui se voyait même Premier ministre, subit une double peine avec cette nouvelle mise en détention après celle dont il a écopé jeudi dernier dans le cadre de l'affaire Ali Haddad. Et son cauchemar risque de ne pas se terminer de si tôt tant Amar Ghoul était mêlé aux sous et aux dessous des hommes d'affaires qui avaient le vent en poupe sous Bouteflika. Le président de Tajamou Amel el Jazaïr (TAJ) est en train de connaitre le même sort qu'Ahmed Ouyahia au RND. En ce sens, le bureau politique du parti TAJ tiendra la session extraordinaire de son Conseil national (CN) le 2 août en vue d'élire un président par intérim en remplacement de Ghoul, en détention provisoire à la prison d'El Harrach pour son implication dans des affaires de corruption. Le parti TAJ connait le même sort que le RND, dont le SG, Ahmed Ouyahia est incarcéré. Le RND a désormais son nouveau SG par intérim, Azzedine Mihoubi qui était ministre de la Culture. Rappelons-le que le parquet général près la Cour suprême avait engagé des procédures judiciaires à l'encontre du membre du Conseil de la nation Amar Ghoul, suite au renoncement volontaire de son immunité parlementaire conformément aux dispositions de l'article 127 de la Constitution après avoir rechigné une première fois.