Autres temps ; autres mœurs : à une époque révolue, l'enseignant, était détenteur du savoir et objet de vénération, n'est plus aujourd'hui un modèle de réussite. Ce corps a commencé à perdre sa valeur depuis sa politisation et son syndicalisme, frappé par le syndrome « BBZ » Ce corps possédait une défense sans égal s'il avait compté uniquement sur les parents d'élèves. Se sont ces associations et fédération des parents d'élève avant qu'elles soient à leur tour gangrené par le virus, qui servaient de défense et revendicatrices des droits des enseignants. Alors qu'à chaque année scolaire on constate ces multiples débrayages, des grèves qui pénalisent uniquement les élèves. Le jugement des parents d'élèves, sur la valeur de l'enseignement et leurs enfants s'établit sur des normes simples. Autorité et discipline, quantité du travail imposé, nombre et importance des leçons. Stimulés par le phénomène (réel ?) de baisse du biveau des élèves et l'importance des échecs scolaires, les parents d'élèves, mettent tous les maux de l'école Algérienne sur la nouvelle pédagogie. L'ancienne génération est formelle et unanimes soutiennent avec force exemples que « les vielles formules d'autrefois sont infaillibles et donnent de meilleurs résultats, que toutes ces réformes pédagogiques produisent des ignorants. Certes, le débat sur le retard scolaire dans notre pays, n'a jamais été pris au sérieux. Certains responsables politiques pour se dérober de ce débat, « libèrent » l'école privée comme alternative. Oui mais. Si l'école privée avec le même programme donne de très bons résultats, c'est que l'élève coûte chaque mois plus de 10 000 da, chose qui n'a jamais existée dans un pays du Maghreb. Donc il y a en Algérie deux écoles et deux catégories d'enseignant, deux poids, deux mesures. La première payante réservée aux enfants des riches et nouveaux arrivistes et la secondes c'est du ‘'tout venants'' –Oulad Ec-Chaâb- Ainsi, d'autres besoins sont nés, bien connus aujourd'hui. Il s'agit de la réduction des effectifs par classe, de l'élévation et de l'amélioration du niveau des enseignants, de l'enrichissement de l'équipement didactique des écoles (ateliers, bibliothèques, appareillage, audio-visuel…) nécessaires à la réalisation des programmes et à la mise en pratique des orientations pédagogiques. Disons-le tout de suite, l'efficacité d'une pédagogie- aussi parfaite soit-elle- dépend avant tout des moyens et des conditions dans lesquelles elle se déploie. Analyser l'acte pédagogique, au niveau seul du discours, des textes, ou orientations serait chose facile, trop facile eut être. Aucune pédagogie n'est bonne en soi. Son efficacité dépend tant du public avec lequel elle est utilisée, que du contexte institutionnel où elle s'inscrit. Son opportunité dépend des buts qu'elle poursuit. En un mot, elle est presque toujours partisane parce que reposant sur un choix délibéré et des objectifs précis, selon le model du système politique en place. C'est ainsi que nous posons la question aux enseignants : Quels élèves voulons-nous former, pour quelles connaissances, à partir de quelle expérience de quel milieu ? Quels hommes, quelles femmes veut-on former pour quelle société ? Des consommateurs dociles ou des citoyens lucides armés scientifiquement, culturellement et idéologiquement ? Des travailleurs dociles de la société libérale ou des constructeurs d'une patrie qui a résistée pendant 132 années en refusant catégoriquement sa « naturalisation » ? Les maîtres répondent toujours sur la méthode et la technique. Même les enseignants soucieux d'utiliser au mieux les apports de cette science, la réduire à quelques préceptes destinés à assurer l'autorité du maître sur l'élève, tout au plus y voient-ils la manière dont ils se proposent de transmettre aux élèves le contenu de leur matière. Ainsi se bornent-ils à quelques tours de mains, quelques trucs, quelques astuces. Ainsi l'année scolaire est envoie de se terminer. Avant les examens les maîtres devront rendre des comptes sur leur activité. Se sont t-ils préoccupés correctement du programme à enseigner ou se sont souciés de leurs propres intérêts en déclenchants des débrayages tout en pénalisant les énèves.