L'Algérie, sur le plan économique est dans un profond immobilisme, un frein des réformes essentielles supposant préparer l'avenir, risquant d'aller droit au mur avec l'actuelle politique socio-économique, et ne pourra relever les défis du XIème siècle reposant sur un Etat de droit et une bonne gouvernance que si six (6) questions fondamentales sont traitées dans la plus grande transparence. En effet , existe un théorème en sciences politiques dit 80/20%. Car il faut s'attaquer à l'essentiel et non à l'accessoire, 80% d'actions mal ciblés que l'on voile par de l'activisme ministériel, ne donnent qu'un impact sur 20%, alors que 20% d'actions bien ciblées donnent un impact de 80%. La crise grecque, car que représente cette somme modique de 150 milliards de dollars de réserves de change en Algérie dues aux hydrocarbures et un produit intérieur brut (PIB) de 160 milliards de dollars inclus la rente, , face à une dette extérieure grecque de 300 milliards d'euros, mais inclus la dette interne des industries et des institutions publiques envers les banques privée de l´ordre de 200 milliards €, celle des ménages de 400 milliards €, nous aurons 900 milliards d'euros soit plus de 1100 milliards de dollars au cours du 10 mai 2010 alors que le produit intérieur brut n'est que de 290 milliards de dollars devrait faire réfléchir les autorités algériennes, gouverner étant de prévoir, si l'on veut éviter la faillite du pays et des tensions sociales explosives horizon 2020 posant la question de la sécurité nationale, car tout est tiré en Algérie par la dépense publique qui a montré ses limites sous d'autres cieux. La gestion de la rente de Sonatrach qui est la propriété de tout le peuple algérien, devant revenir en urgence à ses métiers de base en évitant la dispersion, impliquant sa gestion démocratique et un calcul cumulé de 1990/2010 pour déterminer les évolutions des recettes, la part investie par Sonatrach en analysant les écarts entre les couts prévus des projets et la réalisation effective, leurs impacts réels, (idem pour tous les secteurs ) et le versement au trésor. La gestion de la distribution de la rente, c'est à dire l'octroi des crédits également le montant cumulé structurellement et sectoriellement depuis 20 ans , impliquant la réforme profonde de tout le système financier et non des replâtrages techniques ou organisationnels, réforme souvent annoncée mais toujours différée . La gestion des réserves de change d'environ 144 milliards de dollars début janvier 2010 mais impliquant une consolidation : combien avons-nous placé à l'étranger depuis 20 ans , en précisant la nature, en bons de trésor ou dans des banques internationales, par qui, dans quel pays et à quel taux d'intérêt . La quantification de la dépense publique et son impact sur le taux de croissance et le taux de chômage non artificiellement gonflé mais le réel, sur le social notamment sur le niveau de l'inflation et sur le pouvoir d'achat de la majorité de la population en spécifiant la répartition du revenu national entre les différentes couches sociales. L'efficacité de la dépense publique en référence aux institutions mis ou qui devait être mis en place dans le cadre de cette difficile transition vers l'économie de marché qui ne saurait signifier anarchie mais un Etat régulateur fort , fort que par la moralité de ses hommes et de ses institutions, pour suivre cette efficacité , évitant notamment la mauvaise gestion et la corruption notamment des organes au sein de l'exécutif , les organes d'audits , les commissaires aux comptes qui sont devenus au fil des années des fonctionnaires des conseils d'administration sans rotation, , l'inspection générale des finances , et surtout les organes indépendants de l'exécutif comme la cour des comptes( pourquoi son gel ? ) , le parlement en évitant de nouvelles commissions et encore des commissions qui ont montré leurs inefficacités, comme cette solution de facilité de changer de lois à chaque problème. L'Algérie selon l'avis unanime des experts juridiques a trop de lois et les textes juridiques existants sont parmi les meilleures du monde sur le papier, alors que les pratiques sociales contredisent quotidiennement ces lois, alors que l'objectif stratégique est de maîtriser la régulation d'ensemble supposant que l'on débatte du futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social face aux turbulences d'une économie mondialisée en perpétuelle évolution tenant compte du nouveau défi écologique, du passage de collectivités locales providences aux collectivités locales entreprises par une réelle décentralisation, et non encore la vision bureaucratique d' une déconcentration, et donc des institutions appropriées souples et non caractérisées par des lourdeurs bureaucratiques , la bureaucratie étant le frein essentiel à l'investissement utile. Car avec 200 milliards de dollars de dépense publique entre 2004/2009, outre qu'il fallait penser à l'entreprise et la valorisation du savoir, les infrastructures ayant absorbé plus de 70% de la dépense, ce qui constitue une mauvaise allocation des ressources financières forcément limitées, n'étant qu'un moyen, en privilégiant le volontarisme étatique et les relations personnalisées, sans penser à la mise en place d'institutions de suivi et de contrôle efficaces, il fallait s'attendre inévitablement à la mauvaise gestion et à la corruption que relatent la presse nationale. Il y a fort risque qu'il en sera de même pour les 280 milliards de dollars programmés entre 2010/2013 alors qu'au départ il était prévu 150 milliards de dollars la corruption risquant d'être multipliée par deux avec les risques d'une faillite généralisée horizon 2020 au moment du début de l'épuisement des hydrocarbures et que deviendront les générations futures ? Réaliser un consensus national minimal entre les différentes forces politiques, sociales et économiques, évitant des monologues avec des créations bureaucratiques qui ne sont là que pour des captations de rente, en intégrant également la force sociale et économique dominante la sphère informelle, telle est la sixième question pour réaliser cette transition douloureuse mais nécessaire, la réforme globale qui est très complexe car déplaçant d'importants segments de pouvoir. Ce sont là les six questions fondamentales auxquelles le gouvernement doit répondre en urgence, loin de tout discours démagogique qui ne porte plus , comme vouloir incomber la responsabilité à l'extérieur alors que le mal profond est en nous, ou à des force occultes internes, alors que personne ne peut se targuer d'être plus nationaliste qu'un autre, s'il veut mobiliser la population algérienne et notamment la jeunesse qui a montré son nationalisme à travers les prouesses de notre jeune équipe de foot baal en se réappropriant le drapeau Algérie ( l'instrumentalisation politique n'ayant pas porté), population qui traverse, à travers les différents scandales financiers, une névrose collective se traduisant par un divorce croissant Etat/citoyens. En résumé, tout en évitant la sinistrose car l'Algérie a toutes les potentialités pour réussir, face à cette mondialisation impitoyable où toute Nation qui n'avance pas recule, mais également l'autosatisfaction à l'image du Titanic ( les gens dansaient pendant que le bateau coulait), ou de Narcisse ( c'est moi qui a raison et tout le reste est mensonge) , la dure réalité du terrain étant là, la sécurité nationale étant posée, il y a urgence pour redresser la situation de l'Algérie qui traverse une crise multidimensionnelle, de débats contradictoires productifs, d'un dialogue serein et responsable loin de tout autoritarisme bureaucratique ère des années passées, , donc d'une gouvernance renouvelée. Un débat national sous le haut patronage du président de la République, premier magistrat du pays selon la Constitution, relatif à d'une manière générale à l'avenir de l'économie algérienne et particulièrement relatif à la gestion de la rente des hydrocarbures représentant 98% des recettes en devises, faisant vivre malheureusement tout le peuple algérien, et sur la destination du placement des réserves de change , devient donc urgent si l'on veut éviter une dérive préjudiciable aux intérêts supérieurs du pays, ne pouvant continuer dans l'actuelle politique socio-économique et gouvernance, voie suicidaire, car il y va de la sécurité nationale. Et ce ne sont pas parfois les quelques bons points distribués par le FMI ou la banque mondiale qui ont attiré les investisseurs car il est indéniable que l'environnent des affaires à valeur ajoutée se détériore. Sans chauvinisme, car un partenariat équilibré est nécessaire, comptons avant tout sur nos propre forces car les compétences nationales existent tout en n'oubliant le potentiel de l'émigration, afin de réaliser tous ensemble le passage d'une économie de rente à une économie productive. Méditons cette phrase pleine de sagesse du grand philosophe Aristote « le doute est le commencement de la sagesse». NB- Voir intervention du docteur Abderrahmane Mebtoul devant plusieurs Ministres africains , des directeurs généraux chargés des réformes et des institutions financières internationales à Tanger le 8 février 2009 - colloque international Cafrad-Unesco- sur la bonne gouvernance et l'efficacité des institutions en Afrique face à la crise mondiale – document original- dossier 60 pages- réonotypé in - African Training Research centre in Adminsitration for Development-