Les petites bourses habituées à la consommation des viandes blanches ont complètement été piégées par la brusque hausse des prix ces derniers jours, le prix du poulet allant de 340 à 400 DA/kg et la viande de dinde étant désormais proposée à 400 DA/kg. Cette hausse a laissé perplexe bon nombre de chefs de familles qui ne comprennent pas ce soudain renchérissement. « C'est à n'y rien comprendre. D'habitude les prix du poulet grimpent à la veille d'un événement comme le réveillon et les fêtes religieuses où la demande sur cette denrée augmente significativement. Mais là, il n'y a rien qui puisse expliquer cette hausse des prix. Seuls les aviculteurs et les bouchers savent la cause de cette augmentation qui, à mes yeux, demeure non justifiée. », regrette un père de famille habitant la ville de Bir ElDjir. De leur côté, les bouchers et volaillers de la région d'Oran, ne convainquent pas avec leur réponse se contentant de dire que cette augmentation s'est opérée à l'origine au niveau des tueries agrées par l'Etat, et qu'ils ne font que répercuter cette nouvelle tarification sur les produits avicoles achetés par leurs soins. A vrai dire, les prix de ce produit de large consommation n'ont jamais connu une stabilité à long et à moyen terme, car il y a plusieurs facteurs qui interviennent dans la fixation des prix. Essentiellement, cette situation serait due à la baisse de la production qui intervient à pareille période, où beaucoup d'unités avicoles sont restées improductives durant la saison estivale à cause de l'exceptionnelle canicule qui a sévi. Alors que les bouchers affirment que leur marge de bénéfice ne dépasse pas 15 DA/kg, les éleveurs justifient la hausse des prix par le processus de fabrication. Mais comme la majorité se retrouve dans l'incapacité de produire, les prix repartent forcément à la hausse." Une situation qui, selon les professionnels, ne peut être réglée que par l'intervention de l'Etat régulateur qui viendrait en aide aux aviculteurs en mettant fin aux agissements d'intermédiaires. "Le marché du poulet est géré par des courtiers qui échappent à tout contrôle. C'est à l'Etat de réguler le marché pour mettre fin à la spéculation", préconisent nos interlocuteurs qui expliquent que la "bourse" du poulet est informelle, gérée par un groupe de courtiers devenus les maîtres du marché de la viande blanche à l'ouest du pays. L'absence de l'Etat, dénonce-t-on encore, a laissé le champ libre à des intrus qui influent sur le pouvoir d'achat des salariés, mais aussi des chômeurs et les familles aux ressources financières limitées, incapables de consommer de la viande rouge fraîche qui frôle 1500 DA/kg.