« On critique en vain les grands hommes, leur célébrité se charge du soin de les venger » C'était le jeu favori des grandes puissances. Houari Boumediene dira à qui veut l'entendre : « quand dans un pays sous développé, quelqu'un ose bouger on le liquide ».Les puissants n'aiment pas que des petits viennent perturber leur jeu favori et pour mieux s'amuser sur la scène ça et là, ils inventent des petits scandales que la CIA ou le KGB fabrique pour mieux pétrir l'opinion publique à leurs guises. Dès qu'un président tiers-mondiste se mêle à s'intéresser des intérêts des grands, la CIA et parfois même le KGB s'occupent de lui comme il se doit nous avons vu le sort Mossadek (Iran)-du roi d'Arabie Faycal- Salvador Allendi- Sadam Hussein…etc. Boumediene, bien conscient de ces faits, savait qu'il était sur la ligne de mire de la CIA et du Mossad. Déjà en 1974, suite à la conférence des non -alignés présidée par l'Algérie sous l'auspice de H. Boumediene, H. Kissinger(S/G d'Etat US) trouve que la petite Algérie commence à s'agiter dans le mauvais sens sous Boumediene. Depuis cette date, une course s'est engagée entre les USA et le président en cours des pays des non- alignés sous l'égide de H. Boumediene. Le problème en cours, il est vu d'un mauvais œil par les Amériques, ce qui avait auparavant entrainé le premier choc en décembre 1973, quand le Shah d'Iran annonce le relèvement du prix du pétrole. Les USA, sous Nixon avaient consolidé fortement les liens entre les différents pays riches face aux pays démunis, le bloc des consommateurs se dresse en une seule et unique volte face à L'OPEP dans l'unique but de lui enlever la force que l'OPEP pouvait détenir ; alors que pour H. Kissinger, il s'agissait simplement d'isoler l'OPEP et neutraliser ses forces du reste du monde. Pour Kissinger, il expliquait à ses partenaires que l'augmentation du prix du pétrole ne permet plus de faire face à l' assistance des pays en voie de développement du tiers- monde et H. Boumediene était le premier président capable de faire face à cette riposte en tant que chef d'Etat et président de l'OPEP . C'est à partir de LAHORE(Pakistan) en février 1974, au deuxième sommet des pays islamiques, qu'il dira fort : « Nous entendons s'élever des voix pour dire aux pays du tiers- monde que la hausse des prix du pétrole est dirigée contre eux. Depuis, quand l'exploiteur est-il devenu l'avocat de l'exploité » Les pays industriels nous vendent des produits industriels sans leur technologie à des prix très excessifs, tout en s'accaparant de force de nos ressources naturelles….. Qu'ils ôtent leurs mains de nos ressources et respectent le jeu honnête du marché international. La bataille du pétrole n'est que la face visible de l' iceberg tandis que la face cachée c'est un autre combat féroce qui concerne toutes les matières premières .De nouvelles actions vont être posées pour mettre à nu les problèmes concernant des rapports entre les pays riches( industriels) et les pays pauvres( tiers- monde et pays en voie de développement). H. Boumediene en sa qualité de président des pays non-alignés n'a pas tardé un instant, suite à la réunion en septembre 1973 de la conférence des pays non-alignés pour envoyer un message fort au secrétaire de l'ONU (Kurt waldeim) , il avait réclamé à cet effet, une session spéciale des Nations-Unies avec comme ordre du jour, le problème sur la question de l' ensemble des matières premières). Par ailleurs, il faut quand même signaler que la France de Pompidou sous Michel Jobert alors ministre des affaires étrangères de la France avait apporté son soutien à l'Algérie. La France avait souhaité également cette réunion mais limitée seulement au seul problème de l'énergie afin « d'enlever l'herbe de sous les pieds des Etats-Unis » , H. Boumediene n'avait pas accepté de ce fait que l'OPEP porte seule le chapeau de tous les malheurs de l'économie mondiale ; il voulait que chacun prenne ses propres responsabilités et que le poids soit réparti entre tout le monde dans le domaine économique car une solution d' ensemble est moins pénible que d'un seul côté envisagé. Le duel s'est quand même engagé entre H. Boumediene(Algérie) et H. Kissinger(USA), ce dernier veut colmater ce déficit, alors que H. Boumediene veut l'élargir à d'autres ressources. La diplomatie Algérienne voyait que si l'OPEP n'est pas imitée dans le temps et dans l'espace de la dimension tiers- mondiste par sa dimension à d'autres productions comme le café, le cacao, le cuivre, le caoutchouc…. La victoire pourrait être vaine et l'OPEP serait alors isolée du reste du monde et les seuls pays membres de l OPEP seront alors moissonnés par le rouleau compresseur Américain. H. Boumediene déferle tous ses talents, des émissaires algériens sillonnent les capitales de tous les continents de la planète pour les convaincre de l'urgence d'une réunion de l'ONU afin d'éviter que les pays riches consommateurs et les pays en voie de développement (tiers- monde) ne s'affrontent en dehors du cadre de l'ONU car tous les risques sont envisageables même ceux qui se rapportent sur la liquidation physique des personnes comme au temps de Mossedek (Iran). Il est clair que les USA veulent à tout prix et par tous moyens faire échouer cette noble entreprise, surtout ; que cette action soit issue d'un petit pays qui veut se valoir en droit sur la justesse des choses. Déjà aux Etats-Unis pendant cette époque de pression, les tambours de guerre se font entendre sous les bottes des marines qui se profilent sur la géographie des pays du golfe. H Boumediene en fin stratège et visionnaire des choses d'avenir tente de contourner les Amériques et charme l'Europe afin de la dissocier des USA. C'est à la veille de la conférence des gros consommateurs de pétrole à Washington une réunion anti –OPEP, H. Boumediene dira sous la plume de Paul Balta dans le journal le Monde : « les européens ont actuellement la possibilité de jeter les bases d' une coopération à long terme qui garantirait leur approvisionnement en pétrole pendant 25 ans en échange de leur participation au développement d une région qui les intéresse au premier chef, la conférence de Washington dira Boumediene vise à freiner la nouvelle politique de lieu direct entre producteurs et consommateurs du pétrole .La véritable préoccupation des USA n'est pas de faire baisser les prix mais de contrôler les sources d'énergies et donc d'assurer son pouvoir politique et d' ajouter si les européens s'inclinent devant le gros bâton américain, ils passeront une nouvelle fois à coté du chemin de l'histoire » M. Jobert apporte le plein soutien à H Boumediene et c'est à New-York où la réussite de l'initiative algérienne prenait forme ; la session de l ONU s'ouvre le 10 avril 1974 .Il faut signaler dans se sens, que beaucoup d'habitués observateurs ne cachaient pas leur scepticisme car ils voyaient dans cette réunion que beaucoup de parlotte et des discours creux sans fi et sans lendemain. Du haut de la tribune de l'ONU, où les applaudissements ont fusé par l'effet d'un grand' homme ; sur de lui H. Boumediene frappe fort les esprits, le discours en arabe pour la première fois dans cet hémicycle, il défend une toute nouvelle conception entièrement nouvelle portant sur les relations internationales entre pays riches et pays pauvres, à commencer par le tree type plébiscité en septembre à Alger * la nationalisation des ressources naturelles * la valorisation sur place des matières premières * la revalorisation des ressources Par conséquent, les pays en voie de développement doivent s'inscrire dans la dialectique de lutte : *compter sur soi-même au niveau international *et sur ses propres moyens sur le plan interne. C'est déjà le nouvel ordre économique international qui se dessine et qui implique que les pays riches renoncent à des privilèges exorbitants dans le domaine monétaire, financier, technologique, commercial et alimentaire. *Le gaspillage des pays riches est une insulte à la misère des pays pauvres dira H. Boumediene, * la course aux armements * la destruction des surplus agricoles dans un monde en proie de la famine est indéfendable. * Les manipulations monétaires et financières à sens unique appauvrissent les pays pauvre. Il ne faut pas croire que H. Boumediene était naïf au point de penser que cette conférence des Nations-Unies va être suivie d'effets immédiats. En recevant Willy Brandt chancelier Allemand ; il dira que « le nouvel ordre oui c'est vrai que ce système dur à changer mais l'essentiel est de le reconnaitre d'abord qu'il est injuste ; nous voulons savoir avec vous ce système bâti en notre absence ». Les voies, les moyens, les méthodes, sont à discuter et à négocier. A New-York, il n'était pas question d'imposer des résolutions triomphales, mais bel et bien de semer les bonnes graines de justice et d'équité et des idées justes .Les pays riches ont besoin de nous bien plus, leur avenir est dans le tiers- monde car si les pays riches constituent un marché de techniciens ceux du tiers- monde représentent en contrepartie un marché de mains d'œuvre et de matière première. Le monde industriel a en outre besoin d'exporter ses produits autant qu' il a besoin d'acheter nos matières premières, le maintien de la prospérité dans les pays riches dépend dans une large mesure de notre contribution, aussi nous nous ne pourrons accepter d'être considérer comme une quantité non négligeable dans ce monde nous somme une force et nous avons beaucoup à dire dans les assises internationales, notre combat vise à mettre en évidence la complémentarité entre les pays du tiers-monde et les pays industrialisés afin d'établir un ordre économique international équilibré. Par contre, les USA : *veulent le leadership dans le domaine de l'énergie et instaurer une forme de protectorat sur les pays consommateurs et exportateurs *empêchent tout développement de coopération d'Etat à Etat La politique pétrolière est posée en termes de dépendance et d indépendance * ceci dit engager l'épreuve de force pour tout ce qui se situe sur ce chemin et Boumediene faisait face, car il voulait absolument se battre contre ce rouleau compresseur. Le bâton US s'est actionné par la voie de la CIA où le poison électronique faisait l'effet pour la disparition de H. Boumediene. Boumediene avait une position plus dans l'affrontement Nord-Sud très différente de la rivalité Est-Ouest et l' Algérie, est devenue aux yeux du monde la capitale révolutionnaire et par conséquent la cible n°1 de l'impérialisme et du sionisme, H. Kissinger s'est permis de faire une halte sur Alger en décembre 1973 pour tâter le pouls de H. Boumediene à propos du conflit du Moyen Orient, il voulait savoir si vraiment Alger était modérée ou se situait sur le coté des durs comme Baghdâd, la Syrie et Tripoli H. Boumediene n'avait pas mâché ses mots : « Je ne peux vous répondre que ce que j'ai déjà dit aux leaders de la résistance palestinienne l'Algérie ne pratique pas la surenchère elle ne peut qu'appuyer les positions des palestiniens, exiger plus d'eux c'est de la démagogie, moins de la trahison » Boumediene savait très bien que les USA cherchent par tous moyens à faire taire l'Algérie qui crie très fort dans l' arène internationale Boumediene est l'unique président capable de s'adresser avec impertinence aux grands pour leur dire que le roi est nu. H Kissinger contre attaque avec une stratégie nouvelle en passant par Sadat (Egypte) et aller à contre sens de Nasser, « l' infitah »( libéralisme) de son économie va avec la reconnaissance d'Israël, ce qui va freiner l' aventure de Boumediene, tout en remettant le compteur à zéro suite à la guerre d'octobre et placer la « PAX AMERICANA » au devant , le front du refus regroupe que quelques pays arabes dont les présidents ont disparu.