Le correspondant de la chaine de télévision française ‘'TV5 Monde'' Khaled Drareni, a été interpellé jeudi 9 janvier à 15h22, par des agents en civil. Il n'a été relâché qu'à 23h00 et après des heures d'interrogatoire. « Ce jeudi 9 janvier 2020 à 15h22, deux officiers se sont présentés chez moi à la rue Didouche Mourad et m'ont emmené (de mon plein gré) à un lieu situé à Hydra, j'y suis resté jusqu'à 23h00 », a indiqué le correspondant de TV5 Monde dans une publication postée sur son mur Facebook. « Tout ce que je peux dire c'est qu'on m'a dit que c'était le « dernier avertissement » et on m'a demandé de ne plus faire de « tweets subversifs » et de ne plus « induire en erreur l'opinion publique » sous peine de poursuites judiciaires », explique-t-il. Propriétaire du site d'information Casbah Tribune, Khaled Drareni affirme avoir signé à la fin un procès verbal qui a sanctionné son interrogatoire. « La seule véritable violence que j'ai subie est qu'on remette en cause mon patriotisme, alors que nous étions à une centaine de mètres de la rue Mohamed Drareni (mon oncle paternel) », conclut-il. Membre de l'ONG, Reporters sans frontières (RSF), Drareni était à 32 ans, la star de Dzaïr TV avant de rejoindre Echorouk TV qu'il quitta après que son défunt DG a décidé de soutenir le 5ème mandat de Bouteflika. Après huit ans de journalisme, dont quatre dans la presse écrite, deux en radio et les deux derniers en télévision, Khaled Drareni est embauché par Dzair TV en octobre 2012. "Ma mission était de créer et de diriger le service français en toute liberté", explique-t-il. Le jeune homme arrive à point nommé. L'année 2014 est celle de la présidentielle que l'on dit acquise à Abdelaziz Bouteflika. Alors que l'on prédit une campagne ennuyeuse et sans intérêt, la donne change radicalement en janvier avec la révélation de dissensions au sommet de l'Etat sur le sort réservé au président sortant, gravement malade. Lancée en juin 2013, Controverse, l'émission-phare de la chaîne, prend son envol. Le plus grand succès de Controverse réside dans son ton, entièrement libre, qui donne l'occasion de vivre des moments d'anthologie. Comme lorsque Khaled Drareni demande au directeur de campagne de Bouteflika, l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, s'il n'en fait pas trop lorsqu'il qualifie le président sortant de "don de Dieu". Furieux, celui-ci quitte le plateau avec fracas. "Au départ, les gens venaient difficilement, reconnaît le journaliste. Aujourd'hui, ils appellent d'eux-mêmes pour être invités."