«La suspension temporaire de l'émission Système DZ n'a absolument rien à voir avec une quelconque pression. C'est une décision interne liée à la prestation des animateurs dans un numéro où on a constaté une petite tension entre les membres de l'équipe qui était jusque-là homogène» Directeur de Dzaïr TV, Mohamed Hakem Alors qu'on s'attendait à une certaine censure sur la télévision publique l'Entv, c'est finalement la télévision privée qui est touchée par ce phénomène qui fragilise la liberté d'expression en Algérie. Après Al Djazaïria TV qui a censuré le passage de Benbitour et qui a supprimé une question critique envers Louisa Hanoune, c'est au tour de la chaîne du groupe Haddad, Dzair TV, de subir les affres de la politique nationale. Deux émissions les plus regardées dans le paysage audiovisuel national, feront ainsi les frais de cette censure inexpliquée. L'émission politique Controverse et l'émission de divertissement System DZ. La première a été arrêtée après l'interdiction du passage du présentateur vedette de l'émission, Khaled Drareni, qui accueillait Soufiane Djillali, Nordine Mechaouat, du Mouvement populaire algérien (MPA), représentant de Abdelaziz Bouteflika, et de Maâmar Belaslouni, représentant du candidat Ali Benflis. Selon certaines sources, ce sont les critiques de Soufiane Djillali qui ont irrité la direction de la chaîne. L'émission qui devait être diffusée mercredi dernier, n'est finalement pas passée. Une interdiction qui a été vite exploitée par Soufiane Djillali, qui a envoyé un tweet dans ce sens, le matin de jeudi. La non-diffusion de ce numéro a mis en colère Khaled Drareni qui n'a pas compris le sens de cette censure. Lui qui avait carte blanche pour accueillir toutes les expressions politiques du pays. Sa direction lui a signifié qu'il peut reprendre son émission la semaine prochaine, mais très affecté par cette censure qui ne dit pas son nom, Drareni a demandé à prendre un congé jusqu'à l'après-17 avril et cela pour ne gêner personne selon certains de ses proches. Son collègue Abdallah Benadouda, a pris la même décision suite à la tournure suscitée par la participation de ses deux chroniqueurs dans le clip de campagne de Bouteflika. Invité à s'expliquer sur leur geste, les deux comédiens ont remis de l'huile sur le feu en révélant que les artistes participant allaient percevoir des cachets. L'animateur vedette Benadouda voulait, à travers cette émission, se démarquer du geste de ses chroniqueurs, qui est fortement mal perçu par les fans de l'émission Systeme Dz. Finalement, cette émission a relancé la polémique et provoqué des débats houleux entre le producteur et l'initiateur de l'émission avec une autre participante et employée de Dzair TV, Farida Aït Kaci, qui, elle, a assumé totalement sa participation. Cette guéguerre entre employés de Dzair TV a obligé la direction de sévir et stopper la polémique en donnant du congé à tout le monde. Le directeur de Dzair TV, Mohamed Hakem, qui a toujours donné carte blanche à ses animateurs vedettes Khaled Drareni et Abdallah Benadouda, était contraint de fixer des lignes rouges. Les deux animateurs qui n'ont pas de «Red Chef» pour les contrôler, ni de black-list pour les invités, ni de restrictions dans le choix des thèmes abordés, ont découvert la dure réalité de la politique... L'absence des deux vedettes de Dzair TV est un grand coup porté à la chaîne de Ali Haddad, qui a commencé à prendre du terrain à Canal Algérie, mais la campagne tire bientôt à sa fin, heureusement. [email protected]