Qui sont-elles et qui sont-ils? D'où viennent-elles et d'où viennent-ils ? Nul ne peut y répondre. Combien sont-ils et combien sont-elles, vous demandez-vous, et tout le monde vous répondra que leur nombre est effarant. Une tare, un fardeau, un souci de plus qu'est ce phénomène de la mendicité. La mendicité prolifère à une vitesse alarmante à Mostaganem, un chef-lieu de wilaya censé être le fleuron d'aisance et de bien-être de tout citoyen vues les opportunités qui se présentent en matière de gagne-pains. Des jeunes, des vieilles, des vieux, des enfants, des hommes bien portant s'adonnent au quémandage à travers la ville sans être inquiétés alors que la règlementation prévoit des mesures répressives contre cette activité devenue une source de revenus conséquents. La section IV du code pénal algérien prévoit des sanctions contre la mendicité et le vagabondage. En son article 195, il est dit qu'est puni de l'emprisonnement d'un à six mois, quiconque ayant des moyens de subsistance ou étant en mesure de se les procurer par le travail ou de toute autre manière licite, se livre habituellement à la mendicité en quelque lieu que ce soit. Et punit encore plus sévèrement qui utilise un mineur, soit « d'un emprisonnement de six mois à deux ans, quiconque mendie avec un mineur de moins de 18 ans, ou l'expose à la mendicité. La peine est portée au double lorsque l'auteur de l'infraction est un ascendant du mineur ou toute personne ayant une autorité sur celui-ci. » Quant à l'article 196, c'est au vagabondage qu'il s'en prend et c'est ainsi « qu'est coupable de vagabondage et puni de l'emprisonnement d'un à six mois, quiconque, n'ayant ni domicile certain, ni moyens de subsistance, n'exerce habituellement ni métier, ni profession bien qu'étant apte au travail et qui ne justifie pas avoir sollicité du travail ou qui a refusé le travail rémunéré qui lui était offert. » Chaque vendredi, les accès aux salles de prière des mosquées sont obstrués par de gros couffins et d'immenses sachets multicolores gorgés de dons en tous genres et les mains restent encore et toujours tendues en quête d'aumônes en monnaie sonnante et trébuchante. Le « mirage du vendredi », le gain facile, devant les mosquées est réservé aux femmes. Inconnues, rajoutant écharpe, hidjab, nikab et autres moyens de camouflage allant jusqu'à paraître presque encagoulées, elles traînent bébés et adolescents en guenilles pour apitoyer les fidèles qui, chaque vendredi mettent les mains à leurs poches pour une obole autorisée et règlementée souvent destinée à la construction d'une mosquée. Au niveau des bureaux de postes, boulangeries, pâtisseries, restaurants, gargotes, cafés et autres passages obligés l'on vous tend la main avec une voix douce et parfois même agressive en exhibant un bras ou une jambe atrophiée alors que d'autres s'allongent carrément sur le sol balançant la tête rythmant la fréquence avec une litanie de supplications. Le centre-ville de Mostaganem, très animé, n'échappe pas au mal social et faire la manche n'est ni honteux ni avilissant pour certains en ces temps d'impunité où les lois et règles sont bafouées en même temps que les us et coutumes malgré tout un arsenal juridique mis à la disposition des élus à tous les niveaux sensés faire reluire la dignité de celles et ceux qui les ont élus. Enfin que d'encre a coulé à travers ces colonnes dans le but d'éradiquer le phénomène qui s'est vu évoluer et devenir une pratique courante même de jeunes filles richement habillées, bien maquillées et jusqu'à faire briller leurs ongles et des jeunes aux coupes de cheveux modernes, occupés à manipuler leur i-phone et tendant le bras de temps à autre.