La décision du premier secrétaire du FFS de jeter le tablier est intervenue à la suite d'une succession d'événements qui ont pourri la situation au sein de la formation politique. Hakim Belahcel est de nouveau premier secrétaire du FFS. Il est revenu, hier, sur sa démission de 24 heures après son rejet par les membres de l'instance présidentielle. Dans un communiqué rendu public, Belahcel explique l'annulation de sa démission «après la publication de ma lettre adressée hier aux militants et à l'opinion publique, j'ai reçu énormément d'appels et de messages et suscité beaucoup de réactions. J'étais profondément touché et ému par l'impact positif que mon cri de détresse avait imprimé chez beaucoup de militants et énormément de cadres du parti, et étais sensibilisé de l'énorme élan de sympathie et de solidarité qu'elle a provoqué». Il ajoute «j'ai pris donc la décision de me plier à la volonté de la majorité des cadres et des militants du FFS, dans l'intérêt exclusif et majeur de mon cher parti. J'ai décidé donc, avec beaucoup de lucidité et de responsabilité, de renoncer à ma démission du poste de premier secrétaire national du FFS». La veille et en recevant la démission du premier secrétaire général, les membres de l'instance présidentielle (IP) ont tenu une réunion à l'issue de laquelle ils ont affirmé «comprendre parfaitement la colère et la déception du camarade Hakim Belahcel» tout en annonçant que «l'instance présidentielle décide dans sa majorité le rejet de la démission et son maintien dans le poste de premier secrétaire du parti». Pour rappel, Belahcel avait annoncé dimanche sa démission de son poste afin, avait-il écrit, d'«empêcher de ternir davantage la réputation du parti». A la tête du FFS depuis un mois, Belhacel a relevé également dans sa lettre de démission que le FFS est arrivé à une «situation dramatique, voire chaotique», exprimant sa conviction que «cette crise interne est engendrée par des considérations souterraines que seul le temps politique dévoilera». «L'embrasement d'hier au siège national a mis en valeur un marasme politique dont l'origine ne peut nullement être étrangère à la situation politique qui prévaut dans le pays. Chacun assumera ses responsabilités devant l'histoire et devant le peuple algérien», a-t-il expliqué. La décision de Belahcel de jeter le tablier est intervenue à la suite d'une succession d'événements qui ont pourri la situation au FFS depuis une semaine. Le siège du FFS devait tenir une session du conseil national du parti, mais le rendez-vous s'est vite transformé en bagarre générale et le coordinateur Ali Laskri qui a pris le pouvoir du parti à l'issue d'un congrès extraordinaire, a été violemment chassé par des militants. Aussitôt après, les contestataires ont tenu un conseil national extraordinaire qui a annoncé le retrait à trois membres de l'IP pour «mauvaise gestion et dilapidation des deniers du parti» ainsi que pour «la politique d'exclusion et de marginalisation» et «la gestion unilatérale suivie jusque-là par ces trois membres». L'installation d'un comité de coordination provisoire sous la supervision de Mehenna Hadadou, chargé de la préparation du congrès national ordinaire du parti a également été décidée. Ce qui a amené Laskri à dénoncer un véritable putsch contre les instances du parti «mené par des gens étrangers au parti et dangereux». Belahcel, lui, a déposé sa démission. Pour rappel, le conflit au sein de cette formation a pris racine depuis le décès du chef historique Hocine Ait Ahmed et les choses ne font que s'envenimer davantage.