Le virus se transmet dans la très grande majorité des cas de façon aéroportée, disséminé par les minuscules gouttelettes de la respiration, des postillons, de la toux. "Selon les équipes chinoises, 80% des malades qui ont des symptômes (toux, fièvre, difficultés respiratoires, etc.) ont été contaminés par contacts avec des malades asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Ces gens qui n'ont pas de symptômes ou qui en ont peu ne savent pas qu'ils sont infectés par le virus !", indique le Pr Ravaud. Il en résulte que tout contact entre individus à moins d'un mètre voire un mètre cinquante (métro, café, concert, supermarché, repas, messe…) est potentiellement contaminant. Tout contact rapproché est une aubaine pour le virus. Une maladie qui peut être mortelle chez l'adulte à tout âge. Le COVID-19 est une maladie plus contagieuse que la grippe, avec un risque létal plus important que la grippe, contre laquelle il n'existe pas de vaccin et contre laquelle personne n'était immunisé. Si les enfants sont en règle générale épargnés par la maladie symptomatique, et que la fréquence des formes sévères augmente avec l'âge, les adultes même jeunes ne sont pas à l'abri d'une forme grave de la maladie. "Il y a de jeunes adultes en réanimation. Les gens se rassurent en disant que les malades en réanimation sont les sujets fragiles. Mais lorsqu'il y a fragilité, il ne s'agit parfois que d'un surpoids, d'un peu de diabète ou d'hypertension artérielle. En réalité tout adulte, quel que soit son état de santé initial peut être concerné", précise le spécialiste. Arrêter l'épidémie est l'affaire de tous. Cela ne se fera pas sans l'aide de l'ensemble de la population. Une épidémie s'arrête quand chaque nouveau malade n'en infecté pas plus d'un. Il faut donc limiter le nombre de contacts interhumains. Pour le moment chaque nouveau malade en infecte en moyenne 2 à 3. Dans ces conditions l'épidémie ne fait que croître. Et le nombre de malades atteints double tous les 3 jours en France. Les mesures de confinement c'est-à-dire de distanciation sociale visent à ce qu'un malade (qu'il soit symptomatique ou non symptomatique) contamine le moins de personnes possible. Le confinement total mis en place en Chine à la fin du mois de janvier a pour l'instant eu raison de l'épidémie en Chine. En janvier, le nombre de nouveaux cas journaliers était supérieur à 1000. Il n'y a aujourd'hui quasiment plus de nouveaux cas. "Certes il y a eu environ 3000 décès en Chine alors qu'il y a un milliard et demi d'habitants, mais la province de Hubei épicentre de l'épidémie compte 59 millions d'habitants et les mesures de confinement y ont été extrêmement précoces et drastiques. Shengjie Lai et ses collaborateurs ont montré dans un article, disponible sur le site medrxiv que sans confinement le nombre de cas de COVID-19 estimé au 29 février à 114 325 aurait été multiplié par 67, ce qui aurait représenté 7 638 000 cas", note Le Pr Ravaud.