Alors que le verdict du tribunal d'Alger sera connu le 1er avril prochain, l'ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, devra comparaître le 9 avril devant le tribunal de Blida, avec l'ex-chef de la sûreté de wilaya d'Alger, Noureddine Berrachedi, incarcéré depuis des mois. Ce procès verra la comparution de témoins, dont Tayeb Louh, ex-ministre de la Justice, et Kamel Chikhi, l'un de ses associés et officiers de la brigade économique d'Alger, a révélé El-Watan. Cette affaire remonte au mois de juin 2018, et concerne en fait la visite de deux divisionnaires et d'un commissaire de la brigade économique à la Conservation foncière de Bir Mourad Rais, à Alger, sans ordre du procureur, pour réclamer la liste des personnes ayant acheté des logements dans une promotion immobilière à Hydra, appartenant à Kamel Chikhi, alors qu'il faisait l'objet d'une enquête menée par la gendarmerie. Ils obtiennent cette liste avec les actes de propriété. Informé, le procureur ouvre une enquête et les officiers en question sont auditionnés. Ils pointent du doigt Berrachedi, accusé d'avoir exercé sur eux «de lourdes pressions et intimidation». Auditionné, le chef de la police judiciaire d'Alger confirme les propos de ses collègues. Il évoque cette «visite de Berrachedi au service dans la matinée du 26 juin 2018 pour s'en prendre à l'équipe avec des propos menaçants». Dans l'après-midi de la même journée, Abdelghani Hamel est limogé à la suite de sa déclaration sur l'affaire de la cocaïne. Berrachedi nie les faits et explique que le travail des officiers de la brigade économique, entre dans le cadre de l'enquête menée, depuis 2016, sur des soupçons de blanchiment d'argent qui pesaient sur les activités de Kamel Chikhi et évoque une instruction du procureur de Bir Mourad Rais, en date du 27 avril 2018, pour insister sur les biens achetés par Chikhi et les registres du commerce qu'il utilise dans toutes ses opérations commerciales. Mais juste avant que l'affaire de cocaïne n'éclate, le même procureur a décidé de mettre le dossier au vert et Berrachedi s'est plaint à son directeur général. Celui-ci prend attache avec le ministre de la Justice, Tayeb Louh, et dans la même journée, le procureur relance Berrachedi sur le dossier. C'était quelques jours seulement avant que la saisie des 701 kg de cocaïne à Oran, le 26 mai 2018, et que l'enquête ne soit confiée à la Gendarmerie nationale.