Le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a pris une nouvelle décision pour protéger les membres du corps médical des agressions verbales et physiques lors de l'exercice de leurs fonctions. Selon un communiqué des services du Premier ministre, M. Tebboune a demandé l'élaboration d'un texte de loi visant à protéger le personnel de la santé de toute agression lors de l'exercice de leurs fonctions. « Monsieur le président de la République a décidé de consolider et de renforcer, par un texte de loi, le dispositif de protection de tout le personnel médical, paramédical et administratif, en sus de celle déjà consacrée par les lois de la République », a indiqué le communiqué. « Ce dispositif vise à prémunir le corps médical de toute agression ou violence, qu'elle qu'en soit sa forme, le moyen ou l'auteur, dans l'enceinte des hôpitaux et autres structures et établissements sanitaires à travers tout le territoire national, pendant l'exercice de leur noble mission au service de la nation », a ajouté la même source. La décision du chef de l'Etat intervient quelques heures après la tentative d'agression du directeur de l'hôpital de Bouira. Le cas dramatique du directeur de l'hôpital de Bouira, qui s'est jeté mardi du troisième étage de l'établissement pour échapper à un lynchage en règle de la part des membres d'une famille venue récupérer la dépouille d'un mort avant les examens préalables pour savoir s'il est mort de mort naturelle ou de la Covid-19 a jeté le trouble profond dans l'opinion. En effet, ce drame impensable, a poussé le ministre de la Justice à faire montre d'une grande réactivité instantanée en adressant le jour même (mardi) une instruction à l'ensemble des procureurs de la République, leur ordonnant de « faire preuve d'une rigueur intransigeante qu'exige les circonstances sanitaires actuelles que traverse notre pays, face au phénomène des agressions dont sont victimes les personnels de santé et les responsables des structures hospitalières » Le Garde des sceaux exige la mise en branle de procédures exceptionnelles, avec arrestation et comparution immédiate des auteurs des agressions, demandant aussi au procureur de requérir des peines sévères et de faire éventuellement appel, si le jugement rendu, ne répond pas au besoin d'exemplarité. Pour rappel, le directeur de l'hôpital de Bouira, Djamel Boutmeur, a échappé miraculeusement à la mort, mais souffre de plusieurs fractures au niveau des membres inférieurs, selon un communiqué de la Direction de la Santé de Bouira. Suite à cet incident, et « d'autres de ce genre », la DSP de Bouira « condamne fermement ces agissements irresponsables de recours à la violence ». Comme elle dénonce plusieurs autres dépassements verbaux et physiques contre le personnel médical et administratif de cette structure hospitalière.