Le président Abdelmadjid Tebboune qui avait secoué les responsables locaux qui ne prennent pas l'initiative, dénonçant des retards dans la réalisation des projets et dans l'application des décisions prises au niveau central, a pointé du doigt des « blocages volontaires » mais aussi le manque d'esprit d'initiative chez certains responsables. En effet, les walis et les élus locaux seront désormais, les premiers à rendre compte de leurs faits et gestes, et surtout de leurs décisions, et de leurs appréciations des situations à gérer durant le prochain semestre. C'est du moins ce qui ressort du discours du président de la république lors de la récente rencontre gouvernement/walis, qui apparemment est lancée sur un cycle de six mois, pour évaluer le taux d'avancement des chantiers lancés par le gouvernement, et notamment l'implication des responsables dans la concrétisation de leurs missions. Il y' a lieu de croire cependant, pour ceux qui ont l'habitude de donner des résultats, et bien gérer leur wilaya, il n'y aura pas un grand changement, sauf peut être, un renforcement des efforts pour relever les défis qui s'imposent et qui ne sont pas des moindres. Par contre toute l'attention de la présidence se portera sur les walis et les responsables qui ont pris l'habitude de servir en premier leurs intérêts et ceux de leurs proches, au détriment des préoccupations des citoyens. Ce temps est révolu. Les directives du président de la république en matière de lutte contre la bureaucratie et la corruption, semblent avoir défini le fief de ces pratiques au niveau des administrations locales. Ces deniers ont pris avec l'impunité qui leurs a été conférée par leurs maîtres placés plus haut, toute l'assurance de régner en nababs, et de faire de leurs circonscription leurs propriétés privées. Une situation qui leurs a permis durant des décennies d'acquérir un pouvoir incontestable, celui de l'argent, au point ou ceux qui n'en avaient pas à leur offrir ne pouvait espérer d'être reçu, ou d'être entendu. Bien qu'en cérémonie officielle, la correction n'était qu'une fausse parure, elle était admise et dans certains cas recherchée pour parfaire le travail de la « Issaba ». Identifiés comme étant les clés du développement, les walis sont désormais devant l'obligation d'éradiquer entièrement cette image, et redorer le blason d'une institution qui est censée donner les vraies bases d'un développement social, économique et politique, et de faire ressortir les failles et les dysfonctionnements des systèmes de gestion, et non pas les créer. Il s'agit de renverser toute la machine qui a permis de créer des monstres qui ont rongé l'Algérie jusqu'à l'os. Autant dire que la mission va être hautement difficile, car passer de la gestion unilatérale, despotique et soutenue par la rente, à une gestion créatrice de richesse, d'emploi et à l'écoute des attentes des citoyens, relève de l'exploit. D'autant plus que leurs premier défi est celui de mener à bien la premier phase de dé-confinement, pour laquelle, chaque wali doit jouir d'une capacité de jugement et d'évaluation, proches de la perfection, pour pouvoir prendre les décisions idoines, et enregistrer des résultats probants. Un premier test qui s'apparentera à une première sélection, presque naturelle, ou ceux qui n'ont pu avoir les compétences pour arriver à ce poste se révéleront d'eux-mêmes, et seront obligés de battre en retraite, et céder leurs places. Par contre ceux, qui seront responsables de pratique douteuses, et qui feront le choix de s'attacher aux anciens fonctionnements, feront certainement face à des poursuites en justice, comme cela a été annoncé par le président.