Les 48 commis de l'Etat seront invités à Alger pour une réunion d'évaluation Rencontre gouvernement- walis Le grand oral Selon une source proche, le mouvement qui interviendra probablement après la fête de l'Aïd concernera pas moins de 12 walis. La rencontre annuelle gouvernement-walis se tiendra prochainement. Le département de l'intérieur y met les bouchées doubles pour être au rendez-vous. Selon des sources, cette rencontre interviendra avant la fin du mois en cours, soit dans deux semaines. Les 48 commis de l'Etat seront donc invités à Alger pour une réunion d'évaluation sur la situation économique et sociale du pays ainsi que les perspectives de développement. Selon notre source, le gouvernement attend juste d'achever l'examen du projet de loi de finances 2017 pour se consacrer ensuite à ce conclave. Au cours de cette réunion, Abdelmalek Sellal devra donner aux walis de la République la nouvelle feuille de route de l'Exécutif pour faire face à une situation de crise économique et financière que le président Bouteflika en personne qualifie de «très difficile». Le gouvernement présentera en long et en large son nouveau modèle économique et les mécanismes de son exécution, ainsi que ses objectifs. Les walis auront ainsi des missions d'ordre économique auxquelles ils ne sont pas habitués. Donc en plus du travail administratif, les walis seront obligés de sortir sur le terrain pour chercher d'éventuelles sources de financement. Vu que la crise perdure avec la poursuite de la chute des prix du baril de pétrole, le Trésor public ne viendra plus à la rescousse des collectivités locales. Les wilayas, comme les communes, devront désormais se débrouiller les moyens pour mener à bord leurs projets. Les commis de l'Etat seront tenus par l'obligation de résultat. Lors d'une réunion avec les walis de l'Est, Nouredine Bedoui a menacé les responsables locaux de passer à l'acte, si ces projets de créer une économie locale n'aboutissaient pas. «Le wali est le premier responsable de l'exécution de la nouvelle stratégie», a insisté le ministre devant les 14 walis de l'Est. Le ministre de l'Intérieur a déploré l'existence de centaines de marchés réalisés sur fonds de l'Etat et non exploités, et il a donné des instructions fermes pour oeuvrer «pragmatiquement» afin de rentabiliser ces biens en mettant en avant le procédé de partenariat public-privé. M.Bedoui avait soutenu qu'il était temps pour les communes du pays de se mettre à niveau avec les mécanismes de gestion appliqués dans le monde. Il a mis en exergue le rôle de la commission de diagnostic regroupant les services des impôts, des Domaines, des finances et de l'administration concernée par cette mise à niveau, soulignant que la commission est en mesure de diagnostiquer et de proposer un procédé de gestion financière pour ces communes. Les walis auront également la mission de booster l'investissement local et de sauter les verrous de la bureaucratie, afin de faciliter l'accès à l'investissement. Sachant qu'ils ont toujours été pointés du doigt par les élus ou les investisseurs, les walis doivent changer complètement d'attitude. Surtout lorsqu'on sait que le gouvernement a pris les décisions nécessaires ayant permis la levée des contraintes qui freinaient la relance de l'investissement productif pour encourager les investisseurs. Le ministre de l'Intérieur a même fait savoir que son département a engagé une révision de certains textes et lois organiques inhérentes à la finance locale. Cette révision a pour objectif d'offrir aux collectivités locales de meilleures capacités locales et fiscales. Il reste à savoir si les commis de l'Etat seront à la hauteur de cette mission? Ce qui n'est pas garanti. Les walis ont été blâmés à plusieurs reprises, mais en vain. Les mauvaises habitudes ont apparemment la peau dure. C'et pourquoi on avance déjà un changement dans ce corps. Selon une source proche de l'intérieur, le mouvement interviendra juste après la fête de l'Aïd. «La liste est finalisée et elle sera rendue publique dans les prochains jours», précise notre source qui avance que le mouvement concernera pas moins de 12 walis. «Sur l'ensemble des walis partants quatre ont demandé leur départ en retraite», a fait savoir notre interlocuteur qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. Jusqu'à présent, aucune fuite n'a été enregistrée sur le nom des commis de l'Etat qui seront appelés à remettre la casquette. Certes, on annonce de part et d'autre que ce changement concernera les grandes villes comme Alger, Oran, Constantine, il n'en demeure pas moins que la liste reste un sujet confidentiel. «La liste a été élaborée en concertation entre le ministère de l'Intérieur et le Premier ministre», soutient notre source. Ce mouvement sera établi à la base des rapports d'évaluation transmis au ministre de l'Intérieur qui a fait sa tournée à travers les quatre coins du pays. Ce mouvement tend à impulser une nouvelle dynamique dans le corps des commis de l'Etat.