Pour la deuxième fois, une demande de levée d'immunité de l'ancien ministre des travaux publics, Abdelkader Ouali, a été examinée jeudi par le bureau de l'assemblée populaire nationale (APN). Le Bureau de l'APN a examiné "une demande portant activation des procédures de levée d'immunité du député et décidé de transmettre son dossier à la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés", a indiqué un communiqué de la même institution sans fournir plus de détails et encore moins les motifs. Rappelons qu'en mars dernier, à l'issue du vote à bulletin secret, pas moins de 201 députés de l'APN ont voté contre la procédure de levée de l'immunité parlementaire à leur collègue contre seulement 43 élus ayant soutenu la procédure. En revanche, 35 députés se sont déclarés non concernés en s'abstenant tout simplement lors de l'opération du vote. Pour rappel, Abdelkader Ouali a été interrogé le 5 février 2020 par la commission des affaires juridiques de l'assemblée populaire nationale après l'expiration du délai de dix jours pour lui permettre de se déchoir volontairement de son immunité parlementaire. Mais face à son refus, il a été décidé conformément à l'article 72 du règlement intérieur de l'APN d'actionner la procédure légale de levée de l'immunité via un vote. Grosse surprise cependant, les députés du PFLN et du RND qui ont approuvé à l'unanimité le plan d'action du gouvernement Djerrad ont rejeté massivement sa demande de ‘'livrer'' leur collègue Abdelkader Ouali à la justice pour y être interrogé, sans doute sur des affaires liées à la corruption durant son passage au gouvernement. C'est la deuxième fois que les députés volent au secours de leur collègue réclamé par la justice de Belkacem Zeghmati. Le 25 septembre 2019, le député de Bordj Bou Arreridj Smaïl Benhamadi, homme d'affaires influent et actionnaire du groupe familial Condor, a lui aussi échappé de justesse aux fourches caudines de la justice grâce à 156 parmi ses collègues du RND et du PFLN qui s'étaient opposés à la levée de son immunité parlementaire contre 131 députés qui avaient voté pour. Il est à signaler que le patron du Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD) Mohcine Belabbas, a fait aussi l'objet d'une demande de levée de l'immunité parlementaire.