Les habitants du douar Ouled Bouazza dans la daïra d'Oued El Abtal, a environ deux kilomètres de la localité d'Oued Djarna dans la wilaya de Mascara vivent dans l'isolement total et l'anonymat, confinés au creux d'un oued à sec et bloqués dans une zone aride. Ils ne voient rien de la vie, ignorés même par les élus. Jeunes et moins jeunes vivent dans la misère, dans le patelin le plus pauvre de la daïra en question. Cette localité attend des élus des mesures adéquates pour revenir à la vie. Ce douar compte environ une centaine de familles privées de l'aide à l'habitat rural, seule deux personnes ont bénéficié dans les années 2002 et 2004 de l'aide à l'aménagement de l'habitat précaire pour 25 millions de cts chacun et se trouvent aujourd'hui privés de la route sur 2 kms. Un trajet qu'ils effectuent à pied quotidiennement pour se rendre au chef-lieu de la commune et de daïra. Leurs enfants sont également privés de déplacement lors de journées pluvieuses, de même pour les deux enseignantes qui se rendent à l'école où elles assurent les cours en deux langues à quatre niveaux scolaires dans une même classe. Ces dernières arrivent à 9 heures pour repartir à 14 heures et prendre le bus vers leurs résidences. Les écoliers sont privés de cantine, alors que les enseignantes sont prises en charge par les habitants. Le transport scolaire nous dit-on est assuré par un seul bus qui transporte les écoliers aux établissements moyens secondaires à 6 heures pour les ramener à 18 heures alors que le reste de la journée, ils le passent dans la rue (filles et garçons). Le bus est affecté pour d'autres rotations. L'accès aux soins est presque impossible, puisqu'il n'y a pas de salle de soins, pour une simple injection, les habitants doivent se rendre à Oued EL Abtal. Hadj Djebbar disait « dans ce douar on vit en l'exil, il nous est impossible de se déplacer, le transport fait défaut, même les clandestins n'assurent pas ce trajet. Pour les familles habitant les maisons avoisinantes pour rejoindre leur douar, elles doivent faire un détour de plus de 2 kms faute d'un pont qui va céder d'un jour à l'autre, en particulier en hiver. Hadj Miloud ajoute « on demande l'éclairage public, sachez qu'à la tombée de la nuit tous les genres d'animaux sauvages viennent au douar pour chercher de la nourriture et de l'eau, donc les déplacements sont très difficiles et peut être dangereux ». Au Douar Ouled Bouazza il existe des cadres, un ingénieur TP qui fait actuellement la fonction de berger, 3 professeurs (2 et 1) et 2 docteurs. Les élus que les élections sont à nos portes...Alors que certaines populations souffrent le martyre et ne savent pas à quel saint se vouer.