Les élus de l'assemblée populaire communale d'Oran ont fini par décider de se pencher sur le problème des ordures ménagères qui s'amoncellent depuis quelques temps à tous les coins de rues de la ville. Une situation qui n'a pas connu beaucoup de précédent de mémoire d'Oranais, sauf peut-être en cas de grève, ce qui est rare. Pour se disculper, certains responsables ont attribué cet état de fait à un manque de moyens matériels. Or, dans son budget primitif de l'exercice en cours, la commune d'Oran avait prévu la somme confortable de quelque 100 millions de dinars pour les frais d'entretien du parc roulant de la division de l'hygiène et de l'assainissement. Or, indépendamment des moyens financiers, 80% des véhicules se sont trouvés en panne, certains pendant plusieurs jours pour des vétilles, « remplacement d'une courroie, problème de démarreur, changement de plaquettes de freins, etc. » a déploré le wali d'Oran, qui avait déclaré que la responsabilité des élus de l'APC était pleine et entière de cette situation, allant jusqu'à les accuser de mauvaise gestion en direct sur l'antenne de la radio oranaise. Nous saurons, par la suite, que les travaux d'entretien avaient été suspendus, suite à la suspension des contrats de maintenance pour des raisons d'ordre financier et juridique, a-t-on expliqué. En attendant la remise en état des dizaines de camions immobilisés pendant des semaines, pour des pannes pouvant être réparées dans la journée. Pour parer au plus pressé, et contenir un tant soit l'envahissement de la ville par ses ordures ménagères, les responsables de la mairie ont fait avaliser par la wilaya le projet d'acquisition d'une dizaine de bennes-tasseuses. Mais il s'agit d'une procédure qui peut prendre beaucoup de temps, entre l'établissement du cahier de charges, le lancement de l'appel d'offres, la réception et l'étude des soumissions… et la réception des véhicules. Le temps a passé, et les camions-miracles ne sont pas encore entre les mains des chauffeurs de la DHA, division de l'hygiène et de l'assainissement. En attendant, la commune a opté pour le système de la location de véhicules auprès d'opérateurs privés. Cela avait été décidé l'issue de la réunion, organisée le 17 juillet passé au siège de la wilaya. Si bien qu'on croise à travers les artères de la ville, des véhicules de toutes sortes utilisés pour le ramassage des déchets ménagers, mais sans venir à bout de toutes ces décharges sauvages, plus ou moins importantes, ouvertes un peu partout à l'intérieur du tissu urbain. Le recours à la location de camions et le recrutement de 150 jeunes constitue une solution d'urgence, exceptionnelle pour rattraper le retard, en attendant la réorganisation complète de la division en charge de la collecte des déchets ménagers, après la remise en état des camions immobilisés et la réception des bennes-tasseuses prévues. Une décision finale pourrait être prise, espère-t-on, à l'issue de la session ordinaire prévue le 9 août courant, qui sera consacrée à la prolifération des ordures ménagères et ai cours de laquelle les élus devraient dégager les voies et moyens permettant aux habitants d'aspirer à un peu de propreté, sachant que la division est placée sous la coupe d'un médecin, le docteur Brixi, en mesure de donner des leçons lorsqu'il s'agit des risques que présentent le manque d'hygiène et de l'assainissement sur la santé de la population.