Après une relative amélioration de la situation de l'hygiène à Oran, suite au recours à la location d'une trentaine de bennes tasseuses comme ultime solution pour assurer la collecte quotidienne des ordures ménagères, les choses se sont dégradées de nouveau, comme en témoigne le nombre impressionnant de points noirs qui pullulent dans la ville. Aucun quartier de la ville n'est épargné, et avec les moyens «insignifiants» dont disposent actuellement les services de la commune, on n'arrive même pas à assurer le minimum requis pour une collecte quotidienne plus ou moins correcte des déchets ménagers. Ce regain effroyable de l'insalubrité s'explique par l'arrivée à terme, depuis une quinzaine de jours aujourd'hui, du contrat de location conclu entre la commune et les privés. La Division de l'Hygiène et de l'Assainissement (DHA) de la commune d'Oran utilise actuellement, selon son délégué, le docteur Kamel Brekci, «moins d'une dizaine de bennes tasseuses pour assurer cette collecte», ce qui s'apparente à une mission quasi impossible, et ce quelle que soit la bonne volonté qu'on peut y mettre. Le déficit est également enregistré en matière de main-d'œuvre, après l'arrivée à terme des contrats DAIP d'une centaine de travailleurs de la DHA, a ajouté, par ailleurs, le délégué de la DHA. Les secteurs urbains de la ville ne sont pas dans une meilleure situation. Plus de 80% de leurs camions sont actuellement immobilisés à défaut de pièces de rechange. La cinquantaine de jours au cours de laquelle la commune avait eu recours à des bennes tasseuses de location pour combler son énorme déficit en attendant la finalisation de ces marchés relatifs à la pièce de rechange, à la concession et à l'acquisition de bennes tasseuses, n'a finalement pas été suffisante pour normaliser la situation par la concrétisation des solutions durables. A ce propos, l'on saura qu'aucun des marchés relatifs à l'équipement et aux prestations adoptés dans le cadre du Budget primitif (BP) 2010 et Budget supplémentaire (BS) 2010 n'a été réalisé à ce jour. Selon le Dr Brekci, La préparation des dossiers relatifs à ces marchés a été pourtant finalisée en décembre 2009, et les premiers appels à soumission ont été lancés en janvier 2010. Le marché de la maintenance a été déclaré infructueux à trois reprises. Même si la réglementation permet dans un tel cas le recours à la consultation restreinte, les commissions de marchés de la commune restent frileuses sur la question, notamment après leurs récents déboires avec la justice dans l'affaire dite de «Cash Assurances». Pour sa part, le marché d'acquisition des 10 bennes tasseuses est bel et bien attribué, mais attend toujours son approbation, notamment par l'Assemblée populaire communale avant sa signature définitive. Dans ce chapitre des acquisitions, il y a un autre marché de 10 bennes tasseuses également, qui est en cours de lancement. La lourdeur des procédures administratives, aussi bien par rapport au code communal que pour le code des marchés publics, est perçue aujourd'hui comme étant le principal frein à la concrétisation de ces marchés. Entre-temps, la ville et ses citoyens sont en train d'être inondés par les déchets. Le constat sur le terrain est sans appel. Multiplication des points noirs et autres décharges sauvages, des camions de collecte qui ne passent pas pendant plusieurs jours, défaut de balayage dans certains quartiers et prolifération des animaux nuisibles, sont autant d'images regrettables qui traduisent cette situation critique de l'hygiène publique à Oran. La situation perdure depuis longtemps en dépit des cris d'alarme presque quotidiens lancés aussi bien par les citoyens que par les responsables du secteur.