Le pain est encore une fois au centre d'un désaccord opposant les boulangers au gouvernement, tandis que les boulangers veulent augmenter le prix de ce produit, le gouvernement s'oppose fermement à cette volonté. Le président du syndicat des boulangers a qualifié d'illogique le fait que l'Etat n'ait pas revu le prix du pain, puisque les prix des produits utilisés dans la préparation du pain ont remarquablement augmenté au long des dix dernières années, à l'instar de la farine, de la semoule et de l'huile. Il n'a pas omis de rappeler que les prix de l'électricité et du gaz ont, notamment, augmenté, y compris la valeur de la contribution annuelle des boulangers à la sécurité sociale qui est passé de 21 mille dinars à 27 mille dinars. Mustapha Benbada, ministre du Commerce a donné un rendez-vous aux représentants du syndicat après l'Aid, sans toutefois fixer une date", a affirmé, Youcef Kalafat, président de la fédération nationale des boulangers. Le prix du pain est une question majeure en Algérie. Selon une étude publiée par l'Organisation des Nations-Unies (FAO), les algériens consomment presque 49 millions de baguettes par jour. Dans le même rapport, il ressort que l'Algérie occupe la 4ème place mondiale en termes de qualité de pain, derrière la France, les Etats-Unis et les Philippines. La FAO donne à ces classements une explication bien simple : "Les Algériens consomment le pain avec tous les aliments qu'ils prennent pendant la journée." Le gouvernement a écarté toute possibilité de revoir les prix du pain - qu'il administre par ailleurs - à savoir 7,50 Dinars pour le pain simple et 8,50 Dinars pour le pain amélioré, afin que la fédération nationale des boulangers reformule ses revendications. "Au lieu de revoir les prix, nous demanderons lors du prochain tête à tête avec le représentant du gouvernement, une subvention sur les charges comme l'électricité et le gaz", annonce, le président du syndicat. "Le prix du pain n'a pas bougé depuis 1996, alors que les charges ont augmenté de 60% durant cette période. Ce n'est pas normal. Comme si cela ne suffisait pas, le Ministère de l'Environnement nous oblige à payer la taxe pollution évaluée à 9000 Dinars," ajoute-t-il. Pour couvrir cette perte, beaucoup de boulangers recourent à la triche, reconnaît la fédération algérienne des boulangers. " Au lieu de faire une pâte de 250 grammes, beaucoup n'hésitent pas à n'en mettre que 180 grammes", dénonce Kalafat. 3 500 boulangers se sont vus contraints de baisser rideau, ces dix dernières années. Parmi les 13 500 restants, certains ont choisi de s'orienter vers les gâteaux et la pâtisserie, dont les prix ne sont pas régulés. Selon une enquête de l'union nationale des boulangers, plusieurs boulangers et surtout ceux de la wilaya d'Alger, vendent la baguette de pain à 10 DA, contrairement aux autres wilayas du pays où la loi est rigoureusement appliquée par rapport au prix public du pain qui est fixé à 7,50 DA. Enfin Les citoyens algériens partagent le souci des boulangers, mais estiment que le consommateur ne doit pas être le dindon de la farce.et c'est au gouvernement et au syndicat des boulangers de trouver une solution sans pour autant que cela ne se répercute sur le prix".