En l'absence d'un dialogue avec le ministère du Commerce, une grande partie de la corporation des boulangers, qui revendiquent des solutions à la hausse des prix des intrants, ont décidé de se limiter à la fabrication du pain amélioré, cédé à 8,50 DA la baguette. Ainsi, le pain ordinaire vendu à 7,50 DA la baguette ne sera plus disponible au niveau de la majorité des boulangeries. Du fait qu'ils ne peuvent pas intervenir pour augmenter les prix, fixés par l'Etat, les boulangers ont opté pour la fabrication du pain amélioré. «C'est faux», estime Youcef Kalafat, président de la Fédération des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). «Plus de 90% des boulangers disposent de fours rotatifs destinés à la fabrication du pain amélioré», a-t-il expliqué, ajoutant que très peu de boulangeries possèdent encore les fours traditionnels. D'autre part, les boulangers ont fait ce choix suite à la demande des consommateurs qui préfèrent acheter du pain amélioré au lieu de l'ordinaire, a-t-il noté, soutenant que les prix du pain sont fixés par l'Etat. Il y a quelques semaines, la Fédération des boulangers avait organisé une conférence de presse pour réclamer des exonérations d'impôts au profit de cette corporation qui peine à réaliser des bénéfices. Le soutien de l'Etat pour la farine s'est avéré «insuffisant» pour permettre aux boulangers de réaliser des gains tout en respectant les prix du pain fixés depuis 1996. Depuis plusieurs années, les boulangers ont multiplié grèves et réunions avec le ministère du Commerce sans parvenir à changer les prix. Les boulangers, qui disent comprendre le choix du gouvernement pour soutenir les prix, souhaitent que cela ne se fasse pas au détriment de leurs intérêts. Cependant, les prix administrés du pain sont très peu respectés, surtout dans les grandes villes où la baguette est souvent cédée à 9 DA, voire plus, outre le non-respect de son poids légal de 250 grammes l'unité.